Ce n’est pas l’histoire d’un groupe de super héroïnes, mais celle de travailleuses dans une usine. Pourtant ce sont en quelque sorte des héroïnes puisqu’elles ont contribué bien malgré elles au combat des femmes pour leur indépendance et leur liberté, et elles ont payé un lourd tribut. D’ailleurs ce volume appartient à une collection qui rend hommage à ces oubliés.

La collection Karma met en lumière des personnes, au départ des anonymes qui ont parfois été oubliées par l’Histoire et qui, au travers d’actes marquants et contestataires, ont fait changer la société dans ses fondements et ses acquis.

Leur histoire tragique est liée à une peinture phosphorescente qui était utilisée pour peindre les chiffres sur des montres afin qu’ils soient visibles dans le noir. A force d’humidifier le pinceau en le portant à leur bouche, elle finissaient par briller elles-mêmes.

Ne portez pas le pinceau à vos lèvres, ça va vous rendre malades.

Le problème est que les propriétés du radium étaient mal connues à l’époque et même si certains savaient ou s’en doutaient, les ouvrières n’avaient pas conscience qu’elles risquaient leur vie en peignant des chiffres sur des montres. Un mot sur les dessins qui sont à mon sens l’une des grandes forces de cet ouvrage. Ils sont extrêmement simples et pourtant très expressifs – on ne doit pas être loin du ratio maximal dans ce domaine. Le crayonné, qui est utilisé à la fois pour les contours et pour les couleurs, done un rendu original et très réussi.


Cy. Radium Girls. Glénat BD, 2020.