Cette BD m’a laissé perplexe. J’ai bien apprécié le parti pris graphique. De l’épure, de la ligne claire monochrome, une mise en page inspirée et un lettrage élégant. On flirte même avec la frontière de la bande dessinée puisque il s’agit plus d’une succession de vignettes que de séquence d’images, donc une convention proche des débuts de la bande dessinée. De ce côté là, que l’on aime ou pas le style, c’est très bien réalisé et l’ouvrage se démarque de cette façon — il faut bien attirer l’oeil du lecteur et c’est d’ailleurs ce qui m’a attiré.

Pour l’histoire par contre, c’est plus compliqué. Il s’agit de celle d’un homme Charles Hamilton – j’ai appris qu’il a existé après avoir fait une recherche pour essayer de comprendre car j’avais raté l’information en lisant le livre –, qui semble souffrir d’une instabilité d’humeur, un côté labile qui tend vers la cyclothymie. L’histoire se déroule à Edimbourg au début du 20ème siècle. Pourquoi cette histoire ? Il y a bien une opposition qui varie, comme les humeurs du personnage, entre la vie sociale et le retrait du monde, la quête du bonheur à tout prix, celui qui semble filer entre les doigts de ceux qui ont tout pour être heureux, mais je n’arrive pas bien à cerner ce qu’a exactement voulu dire Gabrielle Piquet.


Piquet, Gabrielle. La mécanique du sage.Atrabile, 2020.