Lorsque je vais à la bibliothèque je jette toujours un regard dans les rayons en quête d’une petite série de fantasy – certainement un réflexe lié à la nostalgie de la lecture de Lanfeust. Je suis souvent déçu, mais je ne prends pas grand risque à emprunter des livres à la bibliothèque. C’est surement pour cela que je me suis laissé tenter par ces deux premiers tomes de Wollodrin. Pourtant, en les feuilletant, les dessins ne me plaisaient guère, du classique pour le genre enlaidi par une mise en couleur tout sauf subtile réalisée à grands coups de textures. Bref, je ne partais pas confiant, mais l’envie de plonger dans une aventure – avec un grand “A” – sans trop me prendre la tête l’a emporté.

Un peu plus tard, confortablement installé, j’ai débuté la lecture en affichant la même moue dubitative. Et puis je me suis laissé prendre par l’histoire. J’ai commencé à me dérider pour finalement afficher un vague sourire de contentement et je dois reconnaître que j’ai passé un bon moment.

L’histoire peut sembler conventionnelle au départ. On propose à des prisonniers la liberté – et une belle rémunération – en échange d’une mission évidemment compliquée voire suicidaire – voilà qui sent bon le scénario de film hollywoodien. Cette bande de malfrats se transforme vite en groupe de héros partant à l’aventure. La série se démarque en proposant une plus grande richesse de scénario que ce que l’on serait en droit d’attendre pour ce type de série. Chaque personnage a un passé – à minima le pourquoi il s’est retrouvé en prison – et des motivations bien différentes voire divergentes. Ces éléments donnent de l’épaisseur au récit et soutiennent l’intérêt de la série.


David Chauvel & Jérôme Lereculey, Wollodrin : Le matin des cendres, Delcourt, 2011.