Une histoire incroyable qui vous tombe sous la main comme ça. Une vieux livre rempli de plusieurs dizaines de portraits – désolé, je ne me souviens plus du nombre. Le plus intriguant est que ces portraits on été réalisés dans un photomaton et ont immortalisé le même homme, Jacob. Pourquoi cette accumulation de portrait ? Simple narcissisme, mouvement artistique, précurseur du selfie avant l’avènement d’Instagram ?

Il n’en fallait pas plus à Christophe Boltansky pour partir sur les traces du mystérieux Jacob. L’exercice qu’il entreprend est très modianesque: vielles photos, adresses, personnages troubles, toponymie, tous les ingrédients sont là, mais la période est différente, ce n’est pas l’après guerre, mais une époque plus contemporaine, les années 70. Alors quel est le résultat ?

Je l’ai trouvé en demi-teinte, j’ai eu l’impression qu’il tentait de faire durer, de délayer le récit de son enquête sur la vie, ou plutôt les vies de Jacob. Mon enthousiasme est vite retombé – peut-être comme celui de l’auteur – malgré une belle maîtrise de l’écriture et de la narration.


Boltanski, Christophe. Les vies de Jacob. Stock, 2021.