Martin Untersinger est journaliste au sein de la rubrique Pixels du quotidien Le Monde qui traite des sujets technologiques et il a reçu le prix Albert Londres pour ce livre. Tout commençait donc très bien, mais j’ai été déçu par cet ouvrage qui ressemble plus à un recueil d’articles qu’à un essai structuré. Il reprend, au sein des différents chapitres, des affaires de piratage qui ont déjà été très médiatisées comme Pegasus, WannaCry, Stuxnet ou encore SolarWinds. Pour certaines, comme Stuxnet, il semblerait qu’il se contente d’écrire ce qui ressemble plus à un résumé d’un livre qu’à une enquête. J’ai même cru déceler des imprécisions, comme dans cette phrase.
Quarante fois plus gros que les virus habituels, il [Stuxnet] embarque cinq failles dites “zero day”.
Un virus n’embarque pas des failles (ou vulnérabilités), il les exploite ou il embarque des “exploits” – à moins que ce soit un simple abus de langage. Les seules parties que j’ai trouvé intéressantes sont celles consacrées aux ingérences dans la vie politique comme lors des élections présidentielles aux États-Unis en France ou ailleurs ainsi que celle évoquant le marché des vulnérabilités – comme à peu près tout, les informations sur les vulnérabilités inconnues s’achètent. À réserver exclusivement à ceux qui souhaitent découvrir cet univers.
Martin Untersinger. Espionner, mentir, détruire: Comment le cyberespace est devenu un champ de bataille. Grasset, 2024.