On est devant une oeuvre d’art. Tout est réalisé à la peinture (aquarelle) et à la plume pour le texte. Les images sont foisonnantes extrêmement expressives. Le simple fait de les regarder nous plonge dans une ambiance troublante. J’ai été intrigué, admiratif et vaguement inquiet face à ce tourbillon de sensations. Le cerveau reçoit trop de stimuli on se croirait dans un rêve. La calligraphie est elle aussi extrêmement soignée, manifestement réalisée à la plume en utilisant des encres de couleurs différentes.
Quand on sait tout faire, on n’a besoin de personne.
L’histoire est celle d’un fils, dont la mère est morte, et de son père. Leur complicité naissante va rapidement tourner à la symbiose. On sent que peu à peu cette relation bascule vers autre chose. Le père a des obsessions, quelque chose qui ressemble à du complotisme, de la paranoïa, à la limite de la folie et il va entraîner son fils dans son sillage en exerçant une sorte d’emprise et le malaise s’amplifie. J’ai été ébloui par ce premier tome – il y en aura deux –, bluffé par une telle inventivité et une telle beauté, le talent de Brecht Evens éclate à chaque page.
Brecht Evens. Le Roi Méduse - 1. Actes Sud, 2024.