Le Pingouin

Victor est un écrivain qui partage un T2 avec un animal de compagnie original prénommé Micha. Victor a recueilli ce pingouin lorsque le zoo de Kiev a rencontré quelques difficultés pour nourrir ces pensionnaires. Micha a donc trouvé asile dans le T2 exiguë de Victor. Si celui est plutôt modeste, il bénéficie tout de même d’une baignoire permettant au pingouin de prendre des bains d’eau froide salvateurs. Car un pingouin n’est pas habitué à subir la chaleur ukrainienne – mettre chaleur et Ukraine dans la même phrase c’est quand même étrange. Le Pingouin attire tous les regards mais n’est pas devenu pour autant le porte bonheur de son maître en matière d’écriture, sa carrière ne décolle toujours pas. Pour se nourrir, Victor accepte une proposition d’un genre particulier du journal la Stolitchnaïa. Le travail qui lui est demandé est surprenant mais plutôt bien payé et pas très compliqué. Il s’agit de rédiger des nécrologies qu’il appelle ses “petites croix”. Ce n’est pas très passionnant ni valorisant mais ce travail ne le dérangerait vraiment pas si ce n’était un petit détail qui lui trotte dans la tête. Les personnes qu’il honore de sa prose ne sont pas encore mortes … ...

Le fantôme de Baker Street

Ce roman met en scène deux jeunes détectives aux profils bien opposés. Le premier, James Trelawney, est un athlète plutôt du genre coureur de jupons. Le second, Andrew Singleton, est un féru de littérature. Etrangement, lors de cette aventure, ce n’est pas la force qui sera le plus grand atout de ce duo mais bien l’érudition du jeune Andrew. Cette connaissance lui sera précieuse lorsqu’il tentera de dénouer le mystère entourant une série de meurtres reproduisant à l’identique ceux perpétrés par des personnages restés dans les mémoires: Jack l’éventreur, Dorian Gray, Dr Jekyll / Mr Hyde et même le comte Dracula. Est-ce là le forfait d’un admirateur ou, comme le titre nous le laisse supposer, est-ce les revenants qui ont décidé de reproduire leurs méfaits des années après ? ...

La Mémoire Fantôme

Mathématiques, tueur en série, maison hantée, amnésie et technologie, c’est le cocktail alléchant que nous propose Franck Thilliez dans son nouveau roman. Après avoir reçu le prix SNCF du polar français 2006 pour La chambre des morts, il reconduit son héroïne Lucie Henebelle dans une nouvelle enquête difficile. Le professeur va refaire surface des années après ces précédents meurtres. Bizarre, car ce n’est pas l’habitude des tueurs en série de stopper, si longtemps, leur activité. Le lieutenant Henebelle va essayer d’aider la jeune Marion Moinet qui se trouve au coeur de l’affaire. Marion, brillante mathématicienne est devenue amnésique il y a quelques années dans des circonstances violentes. Elle vit en permanence dans l’inconnu car elle est incapable de se rappeler des évènements vieux de plus de 20 minutes. Sa seule bouée dans cet océan de souvenirs perdus est son fidèle ordinateur de poche. Celui-ci est devenu, depuis qu’elle participe au programme Memory node, sa mémoire de substitution. Elle y consigne précieusement toute sa vie pour des raisons évidentes de commodité mais aussi et surtout par peur d’être manipulée. On peut faire croire tout ce que l’on veut à une personne qui n’a que 20 minutes de disponibles sur sa bande d’enregistrement. Comment imaginer alors que quelqu’un de si vulnérable a voué sa vie à la traque du professeur. Heureusement pour elle, le lieutenant Lucie Henebelle n’est pas du genre à abandonner. Les capacités hors normes de Marion associées au dynamisme et à l’investissement de Lucie ne seront pas de trop pour résoudre l’épais et effroyable mystère. Peut-être que Lucie, elle aussi tourmentée par de lourds secrets, aura plus de facilités à les confier à quelqu’un qui les oubliera presque immédiatement … ...

Crime

Ce roman ne sort pas de l’imagination du journaliste et écrivain américain Meyer Levin. Il relate une histoire vraie dans laquelle seuls les noms des personnages ont été changés. Ce roman est d’ailleurs l’un des premiers romans documentaires ou romans basés sur des faits réels. Truman Capote réalisera plus tard un roman du même genre, le célèbre De sang-froid1. Meyer Levin connaît très bien l’histoire qu’il raconte car il étudiait dans la même classe que les deux jeunes hommes tenant les premiers rôles de son roman : Nathan Freudenthal Leopold Jr. alias Judah Steiner Jr. et Richard A. Loeb alias Artie Strauss. Il a donc vécu cette affaire de l’intérieur et c’est peut-être pour cette raison qu’il parvient à la raconter avec autant de réussite. L’affaire en question est connue sous le nom d’affaire Leopold and Loeb. Ces deux personnes sont en fait des jeunes gens, ayant respectivement 19 et 18 ans au moment des faits, exceptionnellement intelligents. Artie Strauss, grand amateur de romans policiers, fut le plus jeune diplômé dans l’histoire de l’université du Michigan. Judd Steiner, passionné d’ornithologie et parlant plus de dix langues, étudiait le droit et s’apprêtait à entrer à la prestigieuse université d’Harvard. Tous deux fils de millionnaires, ils étaient amis et voisins dans un quartier chic de Chicago. Malgré leur situation enviable, les deux camarades sont résolus à réaliser, pour l’exploit un crime parfait. Le plus important pour eux étant qu’il soit totalement gratuit car dépourvue de toute motivation ou émotion. Ils vont donc mettre au point minutieusement l’enlèvement, la demande de rançon et le meurtre d’un jeune garçon. ...

2 janv. 2008 ·  Noir  ♥

1280 âmes

Bienvenue dans la plus petite librairie de Paris. Son principal occupant y reçoit de nombreux farfelus qu’il aide, moyennant finance, à assouvir leur passion de bibliophiles acharnés. Pour arrondir ses fins de mois, il lui arrive parfois d’accepter des petits boulots allant de l’élaboration de bibliographies à l’écriture de rédactions pour collégiens en manque d’inspiration. Un jour, l’un de ses clients va lui faire une demande plus étrange que les autres. Il souhaite savoir ce qui est arrivé aux 5 âmes disparus entre la version originale d’un polar titrée Pop 1280 et sa traduction française 1275 âmes. Pour couronner le tout, il s’avère que ce roman de Jim Thompson porte le numéro 1000 de la célèbre Série Noire de Gallimard et qu’il a été traduit par son fondateur Marcel Duhamel. Pourquoi cette disparition ? Le grand Marcel n’a pas pu commettre un tel acte délibérément et on ne peut croire à une si grossière erreur, il doit y avoir une raison… ...

Le bibliothécaire

Un simple bibliothécaire d’université, David Goldberg, se retrouve par hasard au service d’un riche vieillard. Ce dernier souhaite utiliser les compétences de bibliothécaire de David pour effectuer du classement dans ses nombreux dossiers. Le vieillard en question se trouve être l’un des éléphants d’or du parti Républicain des États-Unis (on appelle éléphants d’or les plus gros bailleurs de fond du parti républicain des États-Unis dont le symbole est un éléphant). L’histoire qui, comme vous l’aurez compris, a pour cadre les États-Unis se déroule pendant une élection présidentielle. Durant cette élection, le candidat républicain brigue un second mandat face à une candidate du parti démocrate. David Goldberg va se retrouver bien malgré lui au centre de cette élection et en subir les dommages collatéraux. Ce bibliothécaire ne souffre pas de l’austérité dont on affuble souvent l’ensemble de ses collègues et réussira même l’exploit de ne jamais se départir de son humour réjouissant malgré la somme d’ennuis qu’il va rencontrer. ...

La caverne des idées

Héraclès Pontor est l’alter ego antique du détective Hercule Poirot. Cette profession portait à cette époque le nom bien plus poétique de “déchiffreur d’énigme”. Un éphèbe est retrouvé mort, le corps couvert de profondes lacérations. Ses blessures donnent à penser qu’il a certainement été attaqué par des loups. Héraclès est sollicité pour examiner le cas, par un des plus fidèle disciple du grand Platon. Le détective et son employeur ont des idées diamétralement opposées et n’auront de cesse de s’affronter sur le plan philosophique tout au long de l’enquête. ...

Dans les bois éternels

Je n’ose rien dévoiler de l’intrigue pour ne pas gâcher le plaisir de lecture. Je peux seulement divulguer que le commissaire aménage dans une maison qui est, selon son voisin – un vieil italien manchot –, hantée par une sainte ayant tuée de ses mains sept femmes avant de périr sous celles d’un tanneur et qu’un nouvel élément, une vielle connaissance du commissaire, vient ajouter sa pierre à la déjà très hétéroclite brigade. Il faut savourer ce roman, se laisser planer aux côtés du désormais célèbre Adamsberg. Fred Vargas flirte encore une fois, et avec de plus en plus de réussite, avec les limites de la réalité et les frontières de l’étrange. Elle nous offre, au fil des aventures de son cher commissaire, toujours plus de plaisir. Avec ce nouvel opus elle resserre les liens entre les aventures (il est d’ailleurs préférable d’avoir lu son précédent ouvrage – Sous les vents de Neptune – avant d’attaquer ce roman) et ajoute même de la cohérence à son univers en faisant intervenir l’un des trois apôtres découverts dans Debout les morts. ...

8 juil. 2007 ·  Noir  ♥