Eloge de la pièce manquante
L’auteur du roman Les falsificateurs avait écrit, avant ce succès, un curieux livre. S’il s’agit bien d’un roman policier, sa forme est d’une très grande originalité. Il est composé de divers supports dont l’auteur maîtrise manifestement bien les codes: correspondances, comptes rendus de réunion, interviews, articles scientifiques, économiques, fait divers, etc. Chacun de ces éléments compose les pièces d’un récit dont le thème central est non moins original puisqu’il s’agit du puzzle. L’auteur imagine un monde dans lequel le puzzle revêt une importance bien plus importante que dans le monde réel. Des publications universitaires lui sont consacrées, des collectionneurs s’arrachent les modèles sortis des plus grandes manufactures européennes mais aussi et surtout, le monde entier suit avec un intérêt croissant les épreuves du championnat du puzzle de vitesse. Cette compétition, créée au départ pour relancer l’industrie du puzzle, dépasse les attentes de ses sponsors en élevant la popularité de ce qu’il convient d’appeler un sport au rang du baseball ou du basketball. Tout était donc pour le mieux jusqu’à ce que des meurtres, assortis de mises en scène macabres, viennent secouer le petit monde du puzzle. ...