Capital et Idéologie en bande dessinée

Comment s’attaquer à un tel défi, adapter en bande dessinée le pavé de Thomas Piketty, Capital et idéologie ? Cette entreprise semble vouée à l’échec. Mais cette adaptation, comme c’est le cas pour le livre de Yuval Noah Harari, Sapiens est une réussite. Pourtant, le challenge semblait être encore plus relevé car les concepts de l’économie sont abstraits et ne se prêtent guère à la narration. Evidemment Economix a ouvert la voie et – beaucoup – d’autres on suivi depuis, mais quand même. Quel est le secret de cette réussite ? Tout d’abord – comme dans beaucoup de domaines – du travail, je crois savoir que cette adaptation a pris plus de deux années. Ensuite, la bonne trouvaille a été sans conteste d’ajouter une ossature narrative à cet essai pour raconter une histoire et proposer un fil conducteur au lecteur. Cette structure prend la forme de la destinée d’une famille depuis avant la révolution française jusqu’à nos jours. L’arbre généalogique sert de repère et d’index dans le temps, mais permet aussi aux auteurs d’illustrer le poids de l’hérédité et de la transmission du patrimoine dans l’accumulation de la richesse. ...

1 juin 2024 ·  BD  ♥

Cher pays de notre enfance

Le SAC, c’était cette zone grise de la Ve république dont on aime pas vraiment se souvenir. Le Service d’Action Civique (SAC) a été créé dans les années soixante pour servir les intérêts du général de Gaulle. Le journaliste Benoît Collombat et le dessinateur Etienne Davodeau rouvrent les vieux dossiers et vont à la rencontre des différents protagonistes pour tenter de faire la lumière sur les activités de cette organisation qui semble avoir franchi plus d’une fois la ligne rouge. ...

30 nov. 2022 ·  BD

Le choix du chômage

Quelle surprise de découvrir cet ouvrage au titre qui interpèle. Que peux bien signifier le choix du chômage ? Ma compréhension – j’insiste sur le fait que je ne suis pas sûr d’avoir bien compris, car sans me trouver d’excuses, et nous y reviendrons, le sujet n’est pas facile – est que le chômage a été et est en France une variable d’ajustement, un mal nécessaire – ou un mal qui a été jugé comme nécessaire. La France a dû choisir – ou n’a pas eu le choix, je ne sais pas trop – d’emprunter sur les marchés pour se financer. Cette décision, quelle qu’en soit sa motivation, a érodé la souveraineté de la France en l’assujettissant aux lois du marché. Et les marchés ne goutent guère l’inflation qui nuit à la compétitivité. Et pour limiter l’inflation, rien de mieux qu’un taux de chômage élevé pour limiter les hausses de salaire et par là même l’inflation. Un schéma un peu différent, mais aboutissant aux mêmes conséquences, a pris le relais avec la naissance de l’Europe, l’adoption de la monnaie unique et la mise en place de règles budgétaires ayant mené à ce qui a été appelé l’austérité. ...

13 juin 2021 ·  BD  ♥