La Course au mouton sauvage

Haruki Murakami est un grand auteur japonais. Ses romans se caractérisent pas l’insinuation du fantastique, bien souvent poétique, dans le quotidien des personnages. Il surgit incidemment, sans que l’on sans rende vraiment compte, un peu comme quelque chose qui nous paraît bizarre mais que l’on ne remarque pas tout de suite. Puis, petit à petit, il prend de l’importance et devient prépondérant dans l’histoire. N’allez pas croire pour autant que c’est là, et uniquement là, que réside l’intérêt de ses romans. Le quotidien, qui chez d’autres peut être insignifiant et ennuyeux, est souvent particulièrement intéressant et agréable à lire – je suis convaincu qu’il y a beaucoup à apprendre de cet auteur sur ce point. C’est certainement lié aux détails, aux ambiances, reconnaissables entre milles, qu’il parvient à dépeindre. On se sent tout de suite parfaitement à l’aise et on prend beaucoup de plaisir à boire une bière ou à préparer un repas en compagnie de l’un des personnages. A rêver avec eux et à basculer peu à peu dans l’autre monde. C’est exactement le cas de ce livre. L’auteur nous propose de vivre une aventure au côté d’un publicitaire qui va être confronté à une drôle d’histoire, une véritable quête à la recherche d’un mouton ! ...

Le musée du silence

Dans un petit bourg japonais isolé, une très vielle dame conçoit un étrange projet. Elle souhaite dédier un lieu aux habitants de son village. Ce sera un musée, le musée du silence puisque ceux auxquels elle souhaite rendre hommage sont morts. Pour ce faire, elle a une idée originale. Elle souhaite exposer un objet propre à chacun des défunts. Bien sûr ce n’est pas n’importe quel objet mais un objet qui représente le plus fidèlement possible chaque habitant. Ce ne doit donc pas être un objet banal comme une brosse à dent ni un objet d’exception comme peut l’être une montre ou un bijou. Il faut qu’il soit intimement lié à la personne, qu’il contienne un peu de son âme afin qu’elle puisse survivre par-delà la mort. C’est pour rassembler cette collection et devenir le conservateur de ce curieux musée qu’est embauché le jeune homme, protagoniste principal de cette histoire. Surpris dès le début par l’entreprise que souhaite mener cette troublante vielle dame, il va tomber de Charybde en Scylla en découvrant bien des mystères. ...

Best of Golgo 13, Le Choix de l'Auteur

Ce manga met en scène un héros à la mine patibulaire connu sous le pseudonyme de Golgo 13. Golgo 13 a la tête de l’emploi puisqu’il n’est pas présentateur télé mais tueur à gage. Notre homme n’est pas du genre bavard et ne prononce parfois que quelques phrases laconiques durant tout un épisode. Cette concision est peut-être liée à son métier car, parmi les diverses spécialités que compte cette profession, il officie dans la catégorie des tireurs d’élites. Cet anti 007 à la sauce japonaise connaît un franc succès au Japon car il existe depuis 1968. Depuis près de 40 ans la production est tellement énorme que les éditeurs ont du avoir recours à un système original pour faire découvrir l’oeuvre de Takao Saito au public européen. Ce système, plus connu des amateurs de disques que des lecteurs, est le best-of. Glénat propose donc aux lecteurs français les aventures de Golgo 13 sous la forme de deux recueils, chacun regroupant 13 missions. Jusqu’à là, rien de très original. L’originalité réside dans les moyens utilisés pour sélectionner les missions et constituer les deux tomes. Si les histoires parues dans le premier tome avaient été choisies par les lecteurs, celles contenues dans ce second tome constituent le choix de l’auteur. C’est donc au travers de ces deux visions que Glénat nous propose de découvrir l’oeuvre de Takao Saito. ...

28 mars 2008 ·  BD

La formule préférée du professeur

Une femme de ménage est embauchée par la belle-sœur d’un vieux professeur de mathématiques. Dès leur première rencontre et alors que le professeur l’assaille de questions saugrenues, elle est surprise de constater que la veste du professeur est constellée de notes manuscrites maintenues au tissu par des pinces. Elle va vite comprendre que c’est la mémoire du professeur qui est ainsi répandue sur des bouts de papier griffonnés à la hâte. Dans sa défaillance, la mémoire du professeur est d’une précision mathématique car elle ne persiste que 80 minutes. Quel désarroi pour ce pauvre homme, pour lequel le temps s’est arrêté bien des années auparavant, de revivre chaque jour la rencontre avec une femme de ménage qui semble très bien le connaître. Malgré son handicap, le professeur conserve ses capacités de réflexion et, s’il y a bien une chose qu’il n’a pas oublié ce sont les mathématiques et ses nombreuses curiosités : Les nombres parfaits, triangulaires mais surtout les nombres premiers. Ces nombres ne comportant pas de diviseur sont auréolés de mystère car on ne sait toujours pas les dénombrer ni même prédire leur apparition. ...

Ni d'Eve ni d'Adam

Comme Métaphysique des tubes, Biographie de la faim et Stupeur et tremblements, ce livre est un récit autobiographique ou une autofiction se déroulant au Japon. Amélie a, au moment du récit, 21 ans et nous raconte son bonheur d’étudiante vécu juste avant l’horreur du monde de l’entreprise relatée dans Stupeur et tremblements. Son bonheur, c’est le Japon personnifié par un beau et riche jeune homme prénommé Rinri. Au travers de cette relation, la jeune Amélie nous raconte, avec beaucoup d’humour, ce pays si différent du sien. On va donc, tout au long du livre déguster avec délice de nombreuses anecdotes plus drôles, étonnantes et instructives les unes que les autres. Avec Amélie Nothomb, même de banales piqûres de moustiques prennent une autre dimension, je vous laisse imaginer ce que donne une balade en forêt… ...