J’aurai plaisir à vous parler de Delacroix, à faire revivre devant vous cette puissante personnalité, à rendre le mouvement de ce peintre étrange, plein de défauts impossibles à défendre, plein de qualités impossibles à contester, qui sauta par-dessus le talent pour arriver au génie, et pour lequel, amis ou ennemis, admirateurs ou détracteurs, peuvent s’égorger en toute conscience, car tous auront raison, ceux-ci d’aimer, ceux-là de haïr.
Il faut préciser d’emblée que cette oeuvre est le fruit d’une collaboration entre deux artistes à plus d’un siècle d’intervalle (1864 - 2019). Le texte est signé Alexandre Dumas et l’adaptation et les dessins sont réalisés par Catherine Meurisse. Et c’est l’incroyable modernité du texte – ou de l’ensemble, nous y reviendrons – qui frappe en premier. La plume de Dumas est exquise. Cet hommage qu’il rend à son ami Eugène Delacroix est frappé par la grâce. Loin d’être une hagiographie, ce court texte est construit, comme il le dit lui-même, comme une suite d’anecdotes.
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