La Légèreté est l’équivalent du Catharsis de Luz ou du Lambeau1 de Philippe Lançon par Catherine Meurisse, c’est-à-dire sa réaction et sa tentative de reconstruction suite au massacre de Charlie Hebdo lors duquel un grand nombre de ses collègues et amis ont été sauvagement assassinés. Sa thérapie passe par la beauté, elle formule l’hypothèse que faire une overdose de beauté pourrait la sauver de l’overdose d’horreur qu’elle vient de vivre.

Lors d’un voyage en Italie, en 1817, cerné par les oeuvres d’art, il a été pris de vertige. Depuis, on appelle “syndrome de Stendhal” l’évanouissement que tout un chacun peut avoir face à un déluge de beauté.

Elle nous raconte avec tour à tour grâce, émotion, mais aussi humour sa tentative de reconstruction. Et c’est réussi car le résultat est à la fois beau, émouvant et drôle. Elle parvient à atteindre cette légèreté qui donne son titre à l’ouvrage tout en évitant les pathos. Son dessin, qui est un contraste entre de la peinture, avec toute l’émotion qu’elle peut susciter, et du dessin humoristique avec tout le sens qu’il peut transmettre, l’a certainement aidé à atteindre cet état de grâce et à réussir ce très bel ouvrage qui se hisse bien au dessus du simple témoignage.


Catherine, Meurisse. La Légèreté. Dargaud, 2016.


  1. Lançon, Philippe. Le lambeau. Gallimard, 2018. ↩︎