Graphiquement cette BD est somptueuse – c’est ce qui a motivé mon achat. Le design des personnages et des paysages est très réussi. Le renard Pistouvi est trop mignon avec ses grands yeux espiègles, ses expressions, ses mimiques mais aussi celles de la petite fille ont un charme fou. La nature n’est pas en reste, le mouvements du vent dans la végétation et dans les cheveux de Jeanne sont à tomber. Le noir est blanc est parfaitement exploité, les élégants aplats de noir apportent le contraste nécessaire. Le dessin et le découpage sont à la croisée des chemins entre du franco-belge et du manga, on sent que de multiples sources d’inspiration ont nourri le dessinateur.

L’histoire est très poétique et je serais bien en peine de vous la résumer. C’est une bande dessinée cataloguée « jeunesse » et je dois dire que je serais encore plus embêté de devoir répondre aux questions qu’un enfant ne manquerait pas de poser au cours de la lecture:

  • Pourquoi est-ce que le renard a des plumes qui poussent quand un oiseau lui parle ?
  • Pourquoi est-ce que la petite fille vit seule avec le renard dans une cabane sur un arbre sans échelle pour y monter ?
  • Pourquoi est-ce que les oiseaux ont l’air bête ? Là c’est facile je répondrais par une autre question. As-tu déjà rencontré des poules ?

C’est une histoire touchante, ni drôle ni triste disons mélancolique. C’est une BD à lire si vous avez de l’imagination à revendre, des enfants ou que vous voulez simplement vous en mettre plein les yeux.


Merwan et Gatignol, Pistouvi #1: Le pays des grands oiseaux, Dargaud, 2011, 191 p, Amazon.