L’Oasis

Simon Hureau nous raconte dans l’Oasis son expérience de réhabilitation – et plus que ça – d’un jardin d’agrément et d’un potager au pied de sa maison. Il prône le naturel, les recettes simples sans traitement, en collant au plus près de la nature. Pour moi, le jardin doit rester cette sorte de quête permanente d’équilibre entre le faire et le laisser-faire, entre le dompté et le sauvage, entre le désiré et l’incontrôlable, entre l’artificiel et le naturel. ...

25 déc. 2024 ·  BD  ♥

Rousse

Comme si chaque trace qu’elle inscrivait sur terre si longtemps sienne, une fois effacée par jours et vent, plus rien n’allait rester d’elle dans sous-bois qu’elle aimait tant. Rousse ou Le vent dans les saules à l’heure de l’exode climatique et des réfugiés écologiques, une climate fiction à la J. G. Ballard, mais avec des personnages tirés d’un livre pour enfant – Ballard qui est d’ailleurs lui aussi édité chez Tristram. J’exagère un peu, dans ce livre, les animaux ne prennent pas le thé en discutant, mais vivent simplement leur vie d’animaux confrontée au danger climatique. ...

Par la force des arbres

Le récit d’une retraite dans une cabane construire sur un chêne en pleine forêt adapté en bande dessinée. Cette cabane, Édouard Cortès l’a bâtie de ses mains et a fait le choix de s’y retirer pendant plusieurs mois, loin du monde pour tenter de se reconstruire. On prête aux arbres de nombreux pouvoirs et vivre au plus près d’eux, littéralement dessus, peut être un moyen de se ressourcer. En tout cas c’est un moyen d’observer tout ce qu’il s’y passe, l’arbre est un pilier de la vie de la forêt et, à ce titre, l’habitat de nombreuses espèces qui participent aux cycles de la nature. La BD se transforme alors en cahier de la nature et l’auteur en naturaliste. Ces parties scientifiques alternent avec celles consacrées au quotidien. L’auteur revient également sur son métier de berger que la déception de ne plus pouvoir exercer son métier dans de bonnes conditions a poussé vers la dépression et la cime des arbres. ...

3 sept. 2023 ·  BD

Blizzard

Blizzard est un premier roman et une belle petite réussite. Pourtant, j’avais de quoi à être sceptique après avoir croisé les sempiternelles “jointures qui blanchissent” après seulement une trentaine de pages. […] je me tiens à la rampe de l’escalier du plus fort que je peux, pour ne pas tomber, je la serre jusqu’à blanchir les jointures de mes mains. L’intrigue se déroule dans les grands espaces de l’Alaska, mais est paradoxalement très resserrée, presque anxiogène par son ambiance. Le lecteur va la vivre au travers de quatre personnages dans ce que l’on pourrait appeler un huis clos – encore une fois malgré les grands espaces – auxquels Marie Vingtras donne la parole à tour de rôle au sein de très courts chapitres qui s’emboîtent comme des pièces de puzzle pour en révéler petit à petit des éléments. ...

L’Axe du loup

Sylvain Tesson dans ce livre qui date de 2004 raconte son parcours qui l’a mené de la Sibérie (Iakoutsk) à l’Inde (Calcutta) en près de neuf mois. Pour cela, il s’est déplacé comme il l’indique “by fair means”, c’est-à-dire principalement à pied, mais aussi à cheval et à vélo en suivant ce qu´il appelle “L’Axe du loup”. En outre, cet itinéraire me fascine parce qu’il est en rupture avec la direction traditionnelle des mouvements humains dans cette région du monde. Les hordes nomades de la haute Asie se sont en effet déplacées d’est en ouest ou dans le sens inverse, au long des âges, sans quitter les bandes bioclimatiques latitudinales auxquelles elles étaient adaptées […] Il n’y a que le loup, créature en marge du monde, pour ne pas marcher dans la direction ordinaire. Les évadés, qui sont un genre de bête traquée, ont eux aussi emprunté cet axe conduisant du septentrion de l’Eurasie jusqu’aux versants de l’Himalaya, “l’axe du loup” … ...

Les grands espaces

Le feuillage des arbres de Corot, les bosquets de Fragonard, les buissons de Watteau, la campagne de Poussin … C’était mon jardin, mes paysages, mes grands espaces. Bien qu’elle soit sortie avant le confinement, cette BD est dans l’air du temps, du besoin d’espace, du retour à la terre, au vrai. Elle raconte avant tout une enfance heureuse à la campagne. Cette enfance est a priori celle de Catherine Meurisse passée dans un petit village de Poitou-Charente avec sa soeur et ses parents qui se révèlent être des campagnards érudits. Non seulement dans l’art du jardinage, mais plus encore dans celui du jardinage historique lorsque à la manière de conservateurs de musés vivants ils font revivre, via la technique magique du bouturage, des plantes ayant connu des destins illustres – superbe idée je trouve. Dire que le jardinage est un art n’est pas un vain mot, certains passages m’ont évoqué la visite de l’un des jardins d’Alain Passard dans En cuisine avec Alain Passard. ...

7 mai 2021 ·  BD

Entre neige et loup

Entre neige et loup nous a été conseillé par notre libraire. Il s’agit d’un conte en bande dessinée inspiré par la nature et l’alternance des saisons. Il intègre des références japonaise en faisant intervenir les esprits de la nature que que sont les yōkai qui parlent en haïku. L’héroïne est une petite fille, Lila, qui va devoir quitter sa maison pour se lancer dans l’aventure. Il faut parfois sortir de sa zone de confort pour faire des découvertes dont certaines pourraient changer le cours d’une vie. ...

Eli & Gaston T1

Si vous avez envie d’une balade en forêt pour profiter des belles couleurs de l’automne, mais qu’il pleut dehors – ou que vous avez déjà utilisé votre attestation de sortie pour la journée – plongez-vous dans ce premier tome des aventures d’Eli & Gaston intitulé L’esprit de l’automne. Les couleurs sont chatoyantes et les dessins agréables avec un côté cartoon qui correspond bien au genre. L’histoire est celle d’une petite fille prénommée Eli et de son chat Gaston qui partent en vacances à contre coeur chez la grand-mère qui habite une campagne reculée. Ce séjour leur réserve quelques surprises, ils vont être confrontés à d’anciennes légendes et ne verront plus jamais les vacances à la campagne du même oeil. ...

Les secrets du pommier

Tout le monde connaît l’image d’Épinal de cet enfant tellement passionné par son ouvrage qu’il brave l’interdiction de ses parents en lisant à la lumière d’une lampe de poche cachée sous sa couette jusqu’à une heure avancée de la nuit – dans les faits combien de parents rêveraient de réprimander leur enfant pour une telle désobéissance. Le sous-titre nous enjoint à nous munir d’une lampe de poche, mais rassurez-vous il ne s’agit pas de lire dans le noir, elle va être d’une toute autre utilité, plus originale. ...

Une rivière

Une petite fille rêve devant la fenêtre de sa chambre. Elle regarde la rivière et se laisse emporter par les flots. Elle est seule à présent à bord d’un petit bateau. Il vogue à travers la ville et quitte peu à peu le monde des hommes et la pollution pour rejoindre la nature. Elle traverse ainsi de nombreux paysages et se dirige vers l’océan. J’ai tout de suite aimé ce livre lorsqu’un enfant l’a choisi – par hasard ou intrigué par la couverture – pour me le faire lire lors d’une sortie à la médiathèque. J’ai tout de suite aimé l’idée du pouvoir de la pensée et des rêves qui permettent de nous transporter ailleurs. Et quel meilleur guide pour cela que le cours d’une rivière. Elle traverse la ville sans être gênée par le flot des voitures. En la suivant on se retrouve rapidement dans la nature, voguant vers la liberté la plus totale matérialisée par l’océan. ...

Le grand jeu

Céline Minard est coutumière des livres originaux. J’avais pour la première fois entendu parler d’elle lorsqu’elle avait publié Bastard Battle1, un roman médiéval écrit en ancien français qui puisait également son inspiration dans le monde des samouraïs. Avant cela, elle avait écrit Le Dernier Monde2 un roman de SF imaginant le destin du dernier survivant de l’espèce humaine. Mais c’est surtout avec Faillir être flingué3 qu’elle s’est fait connaître du grand public notamment par le biais d’une critique élogieuse. Dans ce roman au titre qui sonne elle explore cette fois l’univers du Western. Plutôt amateur d’originalité, je l’avais dans le viseur et lorsque j’ai mis la main sur Le grand jeu, je me suis dit que c’était une bonne occasion. ...

Dans les forêts de Sibérie

Sylvain Tesson entre dans la catégorie des écrivains voyageurs. Comme ses illustres prédécesseurs il parcourt le globe et nous raconte ses aventures. Une fois n’est pas coutume, il a décidé de se sédentariser, mais rassurez-vous, il ne va pas nous raconter son Intérieur comme Thomas Clerc, non, ce serait trop simple. Lui décide plutôt d’aller se planquer dans une cabane au bord du lac Baïkal où il fait un peu frais en hiver – -30 environ – et où les voisins ne se bousculent pas au portillon – les plus proches, si l’on excepte les animaux sauvages, sont à plusieurs heures de marche. ...

Indian Creek

Indian Creek est un récit autobiographique, celui d’un hiver passé dans les Rocheuses au sein de l’état de l’Idaho par l’étudiant qu’était Pete Fromm en 1978. Les (montagnes) Rocheuses désignent une grande chaîne de montagnes (4 800 km de long pour 650 km de large) s’étalant du nord-ouest des États-Unis au sud-ouest du Canada. Aussi curieux que cela puisse paraître, il a vécu cette expérience dans le cadre d’un job saisonnier – qui ne se déroulait pas comme la plupart des autres l’été, mais l’hiver. L’objectif unique de ce travail était la surveillance d’une retenue d’eau dans laquelle grandissait d’invisibles alevins de saumons. Il consistait principalement à briser la glace qui se formait à la surface du bassin. Car il fait froid l’hiver dans cette région voire très froid surtout lorsque l’on doit vivre dans une tente. Ces conditions climatiques que l’on peut qualifier d’extrêmes constituent le premier inconvénient de ce travail, le second – qui est certainement le premier dans l’ordre d’importance – est très certainement l’isolement. Le site se situe à plusieurs kilomètres de toute civilisation et est uniquement relié au monde par une ligne téléphonique archaïque qu’il est possible d’atteindre après avoir parcouru 15 km depuis la tente. ...

Pistouvi

Graphiquement cette BD est somptueuse – c’est ce qui a motivé mon achat. Le design des personnages et des paysages est très réussi. Le renard Pistouvi est trop mignon avec ses grands yeux espiègles, ses expressions, ses mimiques mais aussi celles de la petite fille ont un charme fou. La nature n’est pas en reste, le mouvements du vent dans la végétation et dans les cheveux de Jeanne sont à tomber. Le noir est blanc est parfaitement exploité, les élégants aplats de noir apportent le contraste nécessaire. Le dessin et le découpage sont à la croisée des chemins entre du franco-belge et du manga, on sent que de multiples sources d’inspiration ont nourri le dessinateur. ...

25 avr. 2012 ·  BD

Même les truites ont du vague à l'âme

Les titres des romans sont parfois originaux et n’ont rien à voir avec le sujet. Réjouissez-vous – ou pas – car ce livre traite bien de la pêche et de la philosophie qui l’accompagne – contrairement à Brève histoire de la pèche à la mouche déjà chroniqué dans le cadre d’un Masse Critique. Ca tombe bien, je n’y connais rien. Par contre, j’ai toujours aimé écouter les gens parler – les gens intéressants, évidemment. Dans cette catégorie, mes préférés sont les passionnés. Ils sont capables de parler des heures d’un sujet qui est pour d’autres insignifiant voire inexistant. Ils peuvent parcourir des kilomètres, sacrifier un week-end, affronter les pires intempéries pour assouvir leur besoin – et s’éloigner de leur femme. Ils sont extrêmement précis et vous ouvrent un monde là où vous ne voyiez auparavant que le néant. C’est le discours d’un passionné de pêche qui porte le titre poétique Même les truites ont du vague à l’âme. Ce n’est pas très glamour comme passe-temps mais attendez un peu de connaître les valeurs qu’elle véhicule pour juger. ...

Sukkwan island

J’avais lu un peu partout qu’il s’agissait d’un livre très noir. J’ai pris cet avertissement à la légère en me disant que j’en avais vu d’autres: American Psycho et les livres de James Ellroy sont deux exemples qui me viennent à l’esprit. Et puis Sukkwan island est quand même publié par les éditions Gallmeister, grands spécialistes du genre nature writing qui n’a pas pour caractéristique principale de raconter des histoires sordides. Je suis donc parti confiant et même un brin moqueur envers ceux qui s’offusquaient de la noirceur de ce roman. Il faut bien avouer que j’ai été surpris. Tout avait pourtant bien commencé. Un père et son fils partent sur une île emménager dans une cabane pour passer un bout de temps ensemble – enfin assez longtemps à vrai dire. Ce qui paraît plutôt pas mal sympa dit comme ça. Mais, dès les premiers temps, vont apparaître quelques signes n’augurant rien de bon. ...

Winter

Rick Bass est un écrivain américain exerçant également la profession de géologue. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres parmi lesquels on trouve, presque à part égale, des romans et des essais. Dans Winter, qui est un journal, il raconte son expérience de vie lorsqu’il décide de quitter la ville, en compagnie de sa femme, pour partir habiter à Yaak dans le Montana. Pour le coup, le dépaysement est total, Yaak est un tout petit village dans lequel on trouve uniquement un magasin général et un café. Dans ces contrées, l’hiver est particulièrement rude et Rick Bass, ayant conscience de sa condition de citadin, va s’employer à préparer la venue du terrible hiver. ...

Julius Winsome

Julius Winsome vit seul, dans son chalet isolé au fin fond du Maine. Sa seule compagnie, son seul ami est son chien Hobbes. Jusqu’ici rien de neuf. Si ce n’est que dans son chalet se trouvent plus de trois mille livres qu’il a hérité de son père qui avait l’habitude de lire au coin du feu. Pour ne rien vous cacher et comme vous vous en doutez en voyant que ce livre est publié dans la collection “Roman Noir” de chez Points, il va y avoir du sang. ...

Brève histoire de pêche à la mouche

Voici un curieux petit livre, presque une nouvelle. Inclassable, insaisissable, original et troublant. C’est au départ l’histoire assez banale d’une journée de pêche entre amis. Nous sommes donc partis pour suivre ces trois hommes qui exercent le métier de psychiatre. Attention ce qui s’attendent à une promenade bucolique et ont, bien présent en mémoire, le fameux Et au milieu coule une rivière risquent d’être déçus. On est bien loin du charme simple de la journée au bord de l’eau. Très tôt dans le roman une indication est donnée, le temps n’est pas de la partie. Ca commence mal pour une partie de pêche et les les choses vont vite prendre une tournure étrange. Certaines pensées du narrateur vont peu à peu s’insinuer dans le récit, se matérialiser et venir se mêler à la réalité. Ceci m’a rappelé les “eidesis” de La caverne des idées. Il n’y a donc aucune frontière entre ce qui se passe dans la réalité et dans la tête du narrateur. Il raconte les choses comme il les perçoit sans distinction entre ce qui est réel et imaginaire. Ce n’est pas anodin car il peut parfois se passer des choses assez bizarres voire inquiétantes dans la tête des gens. Ici, cette autre face du miroir est exposée au grand jour, mêlée à la réalité afin de mettre en exergue le décalage parfois effrayant entre nos pensées et le monde qui nous entoure. C’est la rencontre fortuite avec la jeune fille du restaurant qui va être le déclencheur de ces visions – Ah ! les femmes. ...

Le Lièvre de Vatanen

Vatanen est un journaliste qui va, au détour d’une route, croiser le chemin d’un lièvre. Ce lièvre sera pour lui le déclencheur et le symbole du changement de vie. Le retour à la nature. Tout arrêter et vivre une vie simple en homme libre. Voici ce que nous raconte ce livre dans un style extrêmement simple voire trop simple. Les aventures causasses de Vatanen prêtent plus à sourire qu’à rire. Les évènements s’enchaînent de manière décousue sans véritable liens entre eux. Le découpage à la hache des chapitres et la narration monocorde ne font que conforter la déception ressentie à la lecture de ce livre. ...