Le titre En pleine tempête évoque certainement pour beaucoups le beau Georges Clooney à la barre de son bateau face à des vagues immenses. Il faut savoir que ce film – comme beaucoup – est l’adaptation d’un livre ou plus précisément d’un document écrit par le journaliste Sebastian Junger. Ne recherchez donc pas le style en le lisant, il est neutre et s’apparente à celui d’un article de magasine – normal me direz-vous. Clair et sans fioritures, il est bien adapté à ce type de récit. Par contre, pour le côté spectaculaire, vous allez être servis car il relate un évènement connu sous le nom de The Perfect Storm – qui est le titre original du livre.

Le récit débute à Gloucester, une ville entièrement dédiée à la pèche qui paiera un lourd tribu à cette tempête. On y fait connaissance avec quelques personnalités locales qui ne vont pas tarder à subir le déluge. Puis le récit progresse de façon linéaire en adoptant toutefois plusieurs points de vues afin de couvrir l’ensemble des lieux géographiques et des personnes touchés par la tempête. Il est étoffé par de nombreuses digressions. Elles ne semblent pas être là pour ménager artificiellement le suspense, mais correspondre à une réelle volonté de l’auteur de faire partager ce qu’il a appris durant son enquête – il n’était pas un spécialiste des sujets maritimes au début de son projet. On apprend donc énormément de choses sur la pèche (son histoire, ses techniques et ses dérives), la mer, les tempêtes, les sauveteurs et la liste est longue. Certaines personnes avides de sensationnel pourront être frustrées par ces passages didactiques. Pour ma part, je les ai beaucoup apprécié. Je trouve même qu’ils sont un des points forts de ce livre dans lequel la réalité dépasse la fiction. Une lecture très intéressante et divertissante que je conseille sans hésitation.


Sebastian Junger, En pleine tempête, traduit par Jean Bourdier, Le Livre de Poche, 2001, 317 p, Amazon.