Lorsque j’ai retrouvé ce livre dans ma bibliothèque, je ne me souvenais même pas de l’avoir acheté – ça commence à devenir grave – et je connaissais encore moins son auteur Fabrice Humbert. Mais le titre bien choisi m’a donné envie. Cette lecture a donc été une totale découverte pour moi. Il s’agit d’un autre roman sur la Shoah et sur le traumatisme subi par les générations suivantes, c’est-à-dire par les descendants des victimes. Je le rapproche un petit peu d’un roman célèbre, Le choix de Sophie1 de William Styron, d’ailleurs il est cité dans le livre.

Même si on voit venir les évènements, la lecture reste passionnante. Cette impression est en grande partie liée à la qualité d’écriture de Fabrice Humbert et à sa parfaite maîtrise du dispositif scénaristique et du style. Il sait aussi être dur lorsqu’il évoque les camps et parvient à tenir en équilibre sur la délicate ligne de séparation entre la vérité historique et le romanesque en étant toujours très juste. Sur ce sujet, en plus du très connu Maus2, on peut évoquer une autre bande dessinée Deuxième génération même s’il s’agit plus d’un témoignage que d’une oeuvre de fiction.


Humbert, Fabrice. L’origine de la violence. Le Passage, 2009.


  1. Styron, William. Le Choix de Sophie. Traduit par Maurice Rambaud, Gallimard, 1995. ↩︎

  2. Spiegelman, Art. Maus : un survivant raconte. Flammarion, 1998. ↩︎