Autant le dire tout de suite, ce deuxième tome est un cran – voire deux – au dessus du précédent – et pourtant il était vraiment très bien. Les dessins étaient déjà d’un excellent niveau et ceux du deuxième tome le sont tout autant – peut-être meilleurs, mais difficile à dire lors d’une simple lecture sans s’y pencher plus en détail. La couleur dominante du tome précédent était le noir, celui de ce tome est le blanc. Bien que très réussi sur le plan esthétique, ce choix est porteur de sens.

C’est donc plutôt du côté de l’histoire qu’il faut chercher. Elle a gagné en profondeur en abordant un sujet de fond: la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Ce thème est bien exploité en utilisant l’une des forces de cette série l’anthropomorphisme. Les animaux à fourrure blanche (Ours polaire, Hermine, etc.) sont opposés à ceux à fourrure noire (Rotweiller, Cheval, Taureau). Blacksad est noir – ça parait évident – mais son menton est blanc, faudrait-il interpréter cette particularité comme un signe de métissage ?

Mais, il ne se limite pas à ça puisque l’histoire – nous sommes toujours sur le principe d’une histoire complète au sein d’un tome – est plus complexe, mieux pensée. Le dynamisme du scénario et du découpage font qu’on ne lâche pas cette BD avant de l’avoir terminée.


Juanjo Guarnido et Juan Díaz Canales, Blacksad, #2 : Arctic-Nation, Dargaud, 2003.