Que fait une dessinatrice de comics japonaise, Peach Momoko, lorsque on lui laisse quartier libre ? Elle rapproche les deux univers qui la passionnent en transportant les héros Marvel dans l’univers fantastique du Japon médiéval peuplé de yōkai. Cet exercice de style m’en a rappelé un autre, 1602, dans lequel ces mêmes héros se retrouvaient dans une Amérique d’avant l’arrivée des colons. Ces transpositions, comme l’élaboration de scénarios alternatifs – j’en cite quelques-uns, Civil War, House of M ou encore le très réussi Superman Red Son –, sont une source d’étonnement car elles proposent au lecteur de retrouver des personnages familiers plongés dans des univers, ou des circonstances, qui ne le sont pas.

Il y a de la matière romanesque dans les légendes du Japon, mais malheureusement elle n’est pas bien exploitée dans ces histoires – une longue et d’autres très courtes – qui se contentent de proposer des scénarios ultra-classiques. De plus on dirait que l’éditeur – sous de louables intentions – a voulu rendre l’ouvrage plus épais qu’il n’aurait dû l’être en ajoutant tout ce qu’il avait sous la main, des carnets de croquis en passant par l’intégralité des couvertures sans oublier un petit guide sur les yōkai. Le seul point fort indéniable de l’ouvrage réside dans la qualité de ses dessins. Il n’y a rien à redire de ce côté là, il sont un vrai plaisir pour les yeux – et c’est déjà beaucoup.


Momoko, Peach. Demon Days. Panini, 2022.