La mort du roi Tsongor est d’abord une tragédie grecque ou un drame shakespearien transposé en Afrique. Il y est question d’un roi bien sûr, d’amour, de liens fraternels, de trahison, de mort et de guerre – c’est deux derniers allant malheureusement toujours ensemble. Tous les ingrédients qui ont été utilisés, depuis l’Iliade et l’Odyssée, pour raconter les plus belles histoires, les grands mythes fondateurs, sont à nouveau réunis et agrémentés d’épices africaines. En faisant le voyage sur ce continent, ce mythe s’est nourri des contes et des légendes locales. Il y a croisé la magie et a fait sienne l’imaginaire de tout un peuple. Ce changement de décor lui confère une esthétique originale et nous prouve que quelque soit le lieu et l’époque, seule la folie des hommes est invariante.

Je n’étais pas emballé en ouvrant, pour la première fois, ce livre acheté d’occasion par hasard. Je savais qu’il avait reçu plusieurs prix mais, bizarrement, il ne m’attirait pas. Nos impressions sont parfois trompeuses, dès les premières pages, j’ai été happé par le roman. Impossible de décrocher, j’ai tout de suite adhéré à l’histoire et à l’originalité des personnages. Le style n’y est certainement pas étranger mais c’est surtout le fond qui m’a séduit. C’est sans nul doute un de mes grands coup de coeur que je conseille évidemment à toute personne n’étant cependant pas allergique aux récits guerriers.


Laurent Gaude, La mort du Roi Tsongor, Actes Sud, 2004, 204 p, Amazon.