J’avais cru, après la lecture du premier tome, que l’histoire allait prendre de l’ampleur dans le second tome, que les éléments patiemment mis en place allaient enfin s’assembler pour créer une histoire belle, profonde et très originale. Mais j’ai l’impression que tout cela n’est jamais arrivé.

Il est vrai que la lecture est plaisante, mais tant de pages pour si peu de densité, c’est un peu exagéré. Même si la phrase de Murakami est toujours aussi agréable, ce n’est pas suffisant sur la durée – vu la longueur totale des deux tomes. Je sais que tout n’est pas au premier degré et que certaines choses ne sont qu’évoquées, mais tout de même. Je pense avoir déjà constaté ce défaut dans les livres les plus récents de Murakami comme 1Q84, mais ici c’est le summum. A contrario on ne peut pas reprocher à l’auteur japonais de faire dans le main stream, dans le roman calibré où chaque chapitre se termine par un cliffhanger – on en est loin.

Il y a dans Le Meurtre du Commandeur quelque chose de La fin des temps1 qui est un livre qui m’a laissé un excellent souvenir – mais je n’en suis pas sûr car ma lecture remonte à plus de quinze ans. Certains auteurs s’améliorent avec le temps, je ne suis malheureusement pas sûr que ce soit le cas de Murakami.


Murakami, Haruki. Le Meurtre du Commandeur 2  - La Métaphore se déplace. Traduit par Hélène Morita, Belfond, 2018.


  1. Murakami, Haruki. La fin des temps. Points, 2001. ↩︎