Blizzard est un premier roman et une belle petite réussite. Pourtant, j’avais de quoi à être sceptique après avoir croisé les sempiternelles “jointures qui blanchissent” après seulement une trentaine de pages.

[…] je me tiens à la rampe de l’escalier du plus fort que je peux, pour ne pas tomber, je la serre jusqu’à blanchir les jointures de mes mains.

L’intrigue se déroule dans les grands espaces de l’Alaska, mais est paradoxalement très resserrée, presque anxiogène par son ambiance. Le lecteur va la vivre au travers de quatre personnages dans ce que l’on pourrait appeler un huis clos – encore une fois malgré les grands espaces – auxquels Marie Vingtras donne la parole à tour de rôle au sein de très courts chapitres qui s’emboîtent comme des pièces de puzzle pour en révéler petit à petit des éléments.

Habituellement, je n’apprécie pas ce procédé, mais il faut reconnaître qu’il fonctionne particulièrement bien ici – je pense que la concision des chapitres et la sobriété du style sont les secrets de cette réussite. Le résultat est un roman noir très concentré et haletant dont la mise en scène fait un peu penser à une pièce de théâtre. A lire de préférence en hiver lorsque le vent hurle dehors et que le feu de cheminée crépite à l’intérieur.


Vingtras, Marie. Blizzard. L’Olivier, 2021.