Une aventure de Violette Mirgue T1

Habitant Toulouse et ayant utilisé “Mirgue” (souris en occitan) comme surnom pour ma fille, je ne pouvais raisonnablement pas ne pas acheter ce premier tome de Violette Mirgue édité par une maison locale. Dire que la carte toulousaine est jouée à fond est un doux euphémisme. Tout y passe, du Capitole à Saint-Sernin en passant par le canal du Midi et le Jardin des Plantes sans oublier le rugby, Airbus et la Cité de l’Espace – et je ne suis pas exhaustif. ...

Caca boudin

“Caca boudin”. Qui n’a pas entendu cette expression dans une crèche ou une classe de maternelle ? C’est assez énervant pour les parents, mais les petits la prononcent toujours avec un grand sourire aux lèvres. J’ai même l’impression – en fait c’est une certitude – que de voir l’air dépité des parents les réjouit encore plus. De là à exploiter cette idée pour faire un livre, il n’y a qu’un pas. ...

Un poisson très doué

Un livre sur l’évolution destiné aux plus jeunes, bonne ou mauvaise idée ? De prime abord, ça semble quand même un tout petit peu ambitieux de faire comprendre à nos enfants que ce sont les poissons qui sont “sortis de l’eau” et sont à l’origine des autres espèces dont la notre. Même pour un adulte, c’est déjà très difficile à imaginer, alors pour un enfant – je sais qu’ils ont de l’imagination et qu’ils inventent toujours des histoires, mais bon là quand même. Faisons un effort et imaginons, c’est peut-être possible, mais alors il faut vraiment que ce poisson, celui qui est sorti de l’eau le premier, soit très doué. Tellement doué qu’il doit au minimum savoir jouer à un jeu compliqué comme les échecs et puis faire ses lacets aussi. ...

Lion contre lapin

Nous avons emprunté à la bibliothèque Lion contre lapin. J’ai été surpris par la modernité et l’humour de ce livre destiné aux enfants. Il se trouve dans un registre qui n’est pas souvent utilisé pour ce public – on dirait un titre de la collection Humour de rire de chez Delcourt. L’humour justement, au travers des dessins et au travers du texte, peut aussi bien faire rire un adulte qu’un enfant. L’auteur a bien raison, il faut les considérer comme nos égaux sur ce point. Serait-ce un vent de fraîcheur qui souffle sur le livre jeunesse ? ...

Le yoga des petits

Ceux qui aiment lire tranquilles, bien calés au fond de leur canapé vont devoir se bouger. Ils n’ont pas le choix. Il faut enlever ses chaussures, déplier le tapis de gymnastique et c’est parti pour une séance de yoga adaptée aux tout-petits. Ça a l’air tout bête comme ça, mais je vous garantis que les enfants adorent ça. Il font les mouvements avec une grande concentration. Cerise sur le gâteau, les positions proposées s’inspirent des animaux – encore un gage de succès auprès du jeune public. Je ne crois pas trop à l’initiation au yoga, mais il permet en tout cas de passer un très bon moment à jouer et à rigoler – nous l’avons même apporté à la crèche où il a rencontré le même succès. ...

Le pou et la puce

C’est le vent qui a tout déclenché en s’engouffrant par la fenêtre. Il a soulevé le pou qui est retombé sur la cuisinière et s’est brûlé le derrière. De là est partie une réaction en chaîne qui menace de ne jamais s’arrêter: la puce se met à pleurer, la fenêtre à claquer et etc. Les protagonistes de ce conte en randonnée sont pour le moins originaux – on apprendra en lisant la notice, située à la fin du livre, qu’il existe des variantes mettant en scène d’autres animaux –, il en va de même pour les dessins. On ne sait donc pas trop à quoi s’attendre lorsque l’on ouvre ce livre pour la première fois. C’est à ce moment que l’on prend conscience de la touche magique, celle qui fait le bonheur des enfants et la joie des parents. Je veux parler de la bande son – c’est au lecteur de la faire, qu’il n’y ait pas de malentendu –, la puce qui pleure ne se contente pas de pleurer, mais fait “Bou, bou, bou !”, la fenêtre ne se contente pas de claquer, mais fait “Clac, clac, clac !” et ainsi de suite. ...

Bon appétit, Monsieur Lapin!

Monsieur Lapin n’aime plus les carottes. Alors, il décide d’aller voir si l’herbe est plus verte chez ses voisins animaux. Finalement, pas terrible ce que mange la grenouille, ni l’oiseau, ni le poisson, ni les autres d’ailleurs. Mais alors le renard, c’est bien pire que tout et le début des ennuis pour notre ami le lapin. Ce petit conte est plein d’enseignements, les parents penseront immédiatement aux enfants qui ne veulent pas manger, mais tous retiendront la morale, il est souvent plus sage de se contenter de ce que l’on a. Les plus attentifs – ou ceux qui font de l’informatique – apprécieront la construction de ce conte en boucle qui peut se répéter à l’infini. ...

Petite taupe, ouvre-moi ta porte !

Par cette froide nuit d’hiver, Petite Taupe est bien au chaud dans son lit douillet quand soudain. Toc, toc, toc ! Qui frappe à la porte ? Son bonnet de nuit encore sur la tête, elle se lève, met ses chaussons, prend une bougie et va ouvrir. Qui peut bien être dehors une nuit pareille ? Ce livre est génial, nous l’avons beaucoup apprécié. Il s’agit d’un conte en randonnée assez évolué puisqu’il y a un intrus et un dénouement assez inattendu. Il véhicule la belle valeur de solidarité et incite au partage. Les dessins sont très agréables et l’ambiance de cette petite maison au coeur de l’hiver dans laquelle on pénètre pour se réchauffer est adorable. Ce conte est une parfaite illustration de ce qu’est l’hospitalité et même la convivialité – autant joindre l’utile à l’agréable. Très belle découverte à partager. ...

Le premier oeuf de Pâques

La petite poule a pondu son premier oeuf. Elle est toute fière et décide de le présenter à la fête aux oeuf. On y élit le plus bel oeuf. Pourtant, tout le monde tente de l’en dissuader. Ils la trouvent certainement naïve, mais se cachent derrière des bon sentiments en faisant mine de la préserver d’une grosse déception. Elle ne baisse pas les bras pour autant – enfin les ailes. Elle court, trotte et vole, se précipite à tel point qu’elle fait tomber son trésor dans la marre aux cochons. Et ce n’est que le début de ses mésaventures. ...

Joyeuses Pâques

Quelle ne fut pas ma surprise en ouvrant cet oeuf de Pâques de découvrir Jésus sur la croix. Je n’y étais pas préparé. Les oeufs de Pâques sont tellement ancrés dans notre culture – merci Kinder –, et j’ai tellement lu T’choupi cherche les oeufs de Pâques1 que j’avais presque oublié que Pâques était avant tout la plus grande fête chrétienne. Bien, ce livre est là pour nous le rappeler et rafraîchir nos mémoires perverties par la société de consommation. ...

Le secret

La petite souris a trouvé une jolie pomme dorée. Elle va la cacher et ce sera son secret. Pourtant, chaque animal va venir la voir pour lui poser la même question à laquelle elle répondra invariablement C’est mon secret, je ne le dirai jamais. Mais quelque chose se met à pousser derrière son dos, va prendre de plus en plus d’ampleur et mettre son secret en danger. Encore une fois un ouvrage d’Eric Battut rempli de poésie et superbement illustré qui inculque au passage une belle valeur, celle du partage. Il n’y a pas beaucoup de texte, les dessins sont petits, comme quoi le minimalisme a du bon y compris dans la littérature jeunesse. ...

Entre Chat et Chien

Je vais vous parler d’un livre que ma fille adore, je ne sais pas pour quelle raison. L’histoire est assez originale pour un livre pour enfants. Il s’agit d’un livre emprunté à la bibliothèque un peu par hasard – c’est pour cette raison qu’il faut aller dans les bibliothèques. Pas complètement tout de même car je cherchais un livre illustré qui raconte une histoire, un juste déséquilibre entre un peu de texte et beaucoup d’illustrations. ...

Alice

C’est en consultant le dossier de presse que j’ai appris que Lewis Carroll avait écrit lui-même une version abrégée destinée aux jeunes enfants de son célèbre livre pour petits et grands Les Aventures d’Alice au pays des merveilles. Vous l’aurez compris, c’est la trame de cette version, publiée 25 ans après l’oeuvre originale, qui est reprise et mise en lumière ici. L’imagination débordante du mathématicien ne pouvait pas être mieux illustrée que par ce livre qui déborde d’astuces et de surprises. Gageons qu’il aurait été conquis par cette adaptation colorée et animée. Ce livre est un savant mélange de plusieurs genres ludiques pour enfants au premier rang desquels le pop-up. Le pop-up désigne des éléments qui se dressent en volumes, qui sortent littéralement du livre – je vous laisse découvrir le majestueux château de carte. Il est également un livre animé dans lequel on actionne des mécanismes par le biais de tirettes. Le facétieux chat du Cheshire – essayez un peu de lire ce début de phrase à haute voix – est encore plus convaincant que dans le dessin animé de Walt Disney. D’autres pages se déploient pour créer un tableau géant — vous vous souvenez, Alice change de taille. Enfin, on y trouve aussi des volets à soulever (lift—the—flap). Les enfants vont pouvoir aider la pauvre Alice à ouvrir toutes les portes pour trouver la sortie de la salle au fond du trou. Bref, pour un livre animé, c’est un livre animé et même un très beau livre, il n’y a pas tromperie sur la marchandise. ...

Qui se cache sous les fruits ?

J’ai voulu écrire quelque chose sur ce livre pour relever le défit suivant. Est-ce que je parviendrai à expliquer son principe par des mots. A priori rien de bien compliqué, il s’agit d’un livre pour jeunes enfants, et pourtant. Rétrospectivement, je pense que c’était une mauvaise idée et que j’ai échoué, je vous laisse en juger. Dans ce livre les fruits se transforment en animaux – c’est mal parti pour la clarté des explications. La magie opère par le biais de rabats. Sur chaque double-page, un rabat recouvre en partie un dessin et compose ainsi un fruit – la partie du dessin visible + l’extérieur du rabat représentent un fruit. En le soulevant, on découvre que la partie du dessin initialement visible et la partie se trouvant sous le rabat forment maintenant un animal – la partie du dessin visible + l’intérieur du rabat représentent un animal. Avec un exemple parlant ce sera peut-être mieux. Lorsque l’on soulève le rabat sur lequel figure l’extrémité d’une banane on a la surprise de découvrir que l’extrémité visible est en fait le bec du canard qui se cachait dessous – j’espère que l’exemple aide à la compréhension, c’est bien la seule chose qui peut me sauver. ...

Devant ma maison

J’aime beaucoup les imagiers pour les petits. Ils contiennent plein de choses à découvrir, à identifier et à nommer. L’inconvénient est qu’il sont décousus, il n’y pas ou peu de liant entre les planches et ils ressemblent parfois un peu trop à un catalogue. Marianne Dubuc a trouvé une parade, elle combine dans son livre l’imagier et le livre de conte. Tout part de la maison – l’un des premiers dessins réalisés par les enfants. Dans la maison il y a la chambre et sous le lit – lieu de toutes les peurs – un livre de contes – il y a aussi une vielle chaussette juste à côté. Et là, tout bascule. On entre dans le livre pour y trouver une princesse, un dragon, etc. Elle nous ballade comme cela en jonglant entre l’imaginaire des contes de fées et le monde réel. Le principe de passage d’un dessin à l’autre fonctionne un peu à la manière de la comptine Trois petits chats – vous savez “Marabout, Bout d’ficelle […]” – un dessin amenant l’autre à partir d’une transition souvent subtile. D’ailleurs, il est assez réjouissant de voir que l’illustratrice Québécoise ne prend pas les enfants pour des imbéciles. Par sa mise en scène, elle les pousse à réfléchir et bouscule les codes conventionnels – attention, j’ai lu dans un commentaire les récriminations de parents choqués par la présence d’un vampire, on croit rêver. ...

Where's Spot?

Peut-être un peu moins connu en France, la série Spot est une référence outre-Manche. Elle a contribué à populariser le système des livres à volets connu dans son pays d’origine sous le nom très parlant de lift-the-flap books. Il faut dire que le principe est diablement efficace et plaît beaucoup aux enfants qui se régalent de soulever les volets pour découvrir ce qui se cache derrière. Dans ce livre, la maman de Spot le cherche car il n’a pas touché à son repas, sa gamelle est pleine – rassurez-vous ce sont des chiens. ...

Le livre des cris

Je le confesse, je n’étais pas emballé lorsque j’ai acheté ce livre pour ma fille. On m’en avait dit beaucoup de bien et j’ai accordé plus de crédits à ces avis qu’à mes aprioris. Bien m’en a pris puisque j’ai fini par être pleinement convaincu par ce livre. Examinons les raisons de ce revirement de situation. D’abord le concept. Découvrir les animaux via leurs cris – le “s” a son importance. Dans les faits, en plus de détailler les différents cris, il illustre et donne le nom de chaque animal mâle, femelle et petit. Ce concept assez simple et banal en apparence se révèle plus drôle qu’il n’y paraît lorsque les parents se lancent dans la reproduction de ces cris. Si ceux du chien et du chat sont à la portée du premier venu, le grognement du raton laveur ou le ricanement de la hyène sont d’un autre niveau et permettent aux parents de se ridiculiser en beauté pour le plus grand bonheur des enfants. Ensuite les dessins. C’est sur ce point que j’étais le plus sceptique et que mon avis a le plus radicalement changé. Le style non conventionnel de Soledad Bravi est reconnaissable et s’est révélé, au fil des lectures, de plus en plus séduisant. En jouant à fond la carte de la caricature – ce n’est pas le bon mot, mais je ne trouve rien de mieux – elle dessine des animaux différents, expressifs et souvent vraiment marrants. Ces dessins sont sublimés par l’apport des couleurs et ce sera le dernier point. Je trouvais la surabondance des couleurs pas vraiment esthétique. Elles constituent pourtant l’un des grands points forts du livre. Vives et percutantes, elles donnent vie aux dessins. La palette de couleurs d’un dessin est travaillée et joue sur les contrastes ou les camaïeux. ...

Mon coffret pour devenir grand

Comme son nom l’indique, il s’agit d’un coffret qui ressemble un peu, par sa taille et sa forme, à une jaquette de VHS – ceux qui ont connu la préhistoire des vidéos sauront de quoi je parle. Le coffret est cartonné – et donc plus solide qu’une jaquette de VHS. Il est très beau avec ce dessin du grand panda que l’on regrette de ne pas retrouver dans l’un des livres. Quatre ronds collés sur le bas du coffret figurent les pattes du panda et lui donne ainsi une touche d’originalité. Bien évidemment, la première chose qui est venue à l’idée de ma fille et de tirer sur ces ronds pour tenter de les arracher. Et – j’ose à peine le dire – elle est vite arrivée à ses fins. ...

Monsieur Lion chez le coiffeur

Monsieur Lion n’est pas très bien peigné. – Allons chez le coiffeur ! propose son ami le singe. Il n’a pas l’air d’être trop d’accord ni trop rassuré, mais il n’a pas trop le choix. Sa crinière est loin d’avoir le lustre digne de son rang de roi des animaux. Elle est hirsute et maculée de feuilles – il a dû se rouler quelque part. Poussé – plus qu’encouragé – par le singe, il se retrouve chez le coiffeur pour la première étape de son relooking: le shampoing. Le singe est à ses côtés l’observant d’un air narquois bien à l’abri sur la page opposée. Et ce n’est qu’un début pour le félin qui se trouve en bien fâcheuse posture et va devoir subir de nombreuses épreuves avant de retrouver – avec un peu de chance – sa majesté. ...

Mon hippopotame

Cette fois, c’est ma fille qui s’en charge. Je peux vous confirmer qu’elle est très qualifiée pour ce travail car elle possède depuis son plus jeune âge un doudou Hippopotame. Il – enfin dans les faits il sont trois, l’officiel et ses doublures mais chut, il ne faut pas le dire – est très originalement prénommé Hippo. Elle l’adore et ne le quitte pas. A ce titre, elle est certainement l’une des personnes ayant passé le plus de temps en compagnie d’un Hippopotame – je compte les nuits évidemment. Côté Hippo, elle s’y connait et côté livres aussi puisqu’elle en découvre quelques-uns et apprécie tout particulièrement – mis à part le fait de mordre et de tordre les pages – de les lire le soir après son repas. Par contre, côté écriture elle ne remplit pas les conditions requises pour ce poste puisqu’elle ne parle pas encore. Je vais donc lui servir d’interprète et retranscrire de la manière la plus fidèle possible ses impressions. ...