Ne faut-il pas être fou pour tenter de capturer la grande faucheuse, la mort en personne: Death ? C’est pourtant ce que va tenter de faire Roderick Burgess, un médium pétri d’ambition se faisant appeler le roi de démons. Malgré ses efforts, il n’y parviendra pas. A la place de la mort, c’est son frère Dream qui tombera dans les filets du médium. Le marchand de sable fait partie d’une fratrie de sept enfants. Les sept éternels sont: Death (Mort), Destiny (Destin), Delirium (Délire), Desire (Désir), Despair (Désespoir), Destruction (Destruction) et Dream (Rêve). Roderick Burgess apprendra à ses dépends que le titre d’éternel n’est pas usurpé… Très affaibli par sa réclusion, Morphée devra se mettre en quête des trois objets qui lui ont été dérobés. Dans sa quête, il rencontrera John Constantine, le détective de l’occulte héros de la série Hellblazer. Il se rendra aux enfers et devra négocier avec les trois maîtres des lieux: Lucifer Morningstar, Azazel et Belzébuth. Enfin, il devra avoir quelques explications avec un pensionnaire de l’asile d’Arkham qui fait la renommé de Gotham City. Au fil des pérégrination de Sandman on croisera également d’autres personnages intéressants : Etrigan (personnage de comics représentant un démon rimeur), Caïn et Abel (fils d’Adam et Eve dans la religion judéo-chrétienne), J’onn J’onzz (personnage de comics représentant un extraterrestre membre de la JLA) , les Hécates (représentation à trois têtes de la déesse grecque de la sorcellerie), etc.

Cette série d’une richesse immense est un délice pour les amateurs de mythologie, de folklore et de comics. Neil Gaiman possède manifestement une connaissance gigantesque dans le domaine et sait s’en servir. Série culte outre-atlantique, elle a rencontré, lors de sa sortie, un succès colossal. En France elle parait peiner à trouver son public alors quelle fête ses 20 ans ! La publication des dix volumes principaux qui composent la série n’est d’ailleurs pas, à l’heure actuelle, terminée. Plus que chaotique, elle a été démarrée avec la maison d’édition Le Téméraire qui a fermé après n’avoir publié que quelques tomes. En 2003, ce sont les éditions Delcourt qui reprennent la publication avant de laisser la place, en 2006, à Panini Comics. Espérons qu’ils iront au bout (plus que trois !) car cette série en vaut vraiment la peine.


Neil Gaiman, Sandman #1: Préludes et Nocturnes, Delcourt, 2004, 232 p, Amazon.