Wayward Pines 1

J’aurais du me méfier de cette phrase promotionnelle figurant sur la quatrième de couverture. Les fans de Stephen King, Peter Straub ou F. Paul Wilson vont adorer ce thriller complètement captivant. Je ne suis pas un grand fan du maître de l’horreur, mais je pense que ce Wayward Pines est quelques crans en dessous de sa production moyenne. La comparaison n’est certainement pas anodine puisque l’on pourrait trouver des points communs avec Dôme1. Je ne sais plus comment j’ai entendu parler de ce livre – certainement à cause de son adaptation en série télé –, mais je me suis dit pourquoi pas. Eh bien, non ce n’était pas une bonne idée. ...

Swan Song T1

Je n’ai pas de chance avec les histoires post-apocalyptiques. Je suis toujours emballé au début – surtout avant de commencer la lecture –, puis je me lasse. Le même schéma s’est déjà produit avec des poids lourds du genre comme Metro 2033 ou Le Fléau. Pourtant, ce premier tome de Swan Song ne manque pas de qualités à commencer par le beau travail éditorial – comme toujours chez Monsieur Toussaint Louverture – reprenant pour cette série les codes du roman pulp – l’affreuse couverture est donc pleinement assumée. Ensuite on est dans l’apocalypse, la vraie, la troisième guerre mondiale comme on l’imaginait pendant la guerre froide – le roman a été publié en 1987 – à grands coups de missiles nucléaires. ...

Immonde !

Une nuit quelque chose brillait sur ma table de chevet. Cette lueur étrange provenait de la couverture phosphorescente d’Immonde. Ce détail s’inscrit pleinement dans la charte graphique très marquée de cet album, faite de dessins minimalistes et d’une gamme de couleurs sombres dans une dominante de violet. Cette empreinte graphique, m’a fait penser à L’entaille, même si ce ne sont pas les mêmes ambiances, il y a une esthétique qui parvient à plonger le lecteur dans une ambiance angoissante. En l’occurrence ici, celle d’une petite ville adossée à un site d’extraction et d’affinage d’une variante de l’uranium. ...

1 avr. 2023 ·  BD

La Couleur tombée du ciel

Je n’avais jamais lu Howard Phillips Lovecraft pourtant je m’intéresse à cet auteur si particulier car il a inspiré un pan entier de cette branche de la science-fiction ou de la fantasy tournée vers l’horreur qu’il a certainement contribué à créer. Parmi une oeuvre foisonnante – je ne parle pas de sa correspondance qui est colossale –, j’ai pris conseil auprès de Michel Houellebecq qui lui a consacré un essai il y a une vingtaine d’années H.P. Lovecraft, Contre le monde, contre la vie et j’ai donc choisi l’un des deux recueils portant le nom d’une de ses nouvelles, La couleur tombée du ciel. Le reclus de Providence comme il est parfois surnommé – alors qu’il n’était pas reclus, mais souffrait plutôt d’un manque d’argent – utilise dans ses livres les deux piliers scientifiques et mythologiques – il a créé sa propre mythologie – pour instiller chez son lecteur un fort sentiment d’horreur – de la peur, du frisson, je ne sais pas trop comment le dire. L’effet recherché est mis en exergue par une certaine normalité du narrateur – le lecteur peut s’identifier aisément à lui et sa présence ancre le récit dans la réalité – et par une narration particulièrement travaillée. ...

Le Fléau

En cette période de pandémie comment ne pas succomber à la tentation de se plonger dans Le Fléau de Stephen King histoire d’oublier tout ça le temps de quelques 1500 pages au format poche et de se changer un peu les idées en compagnie d’un joyeux drille comme ce bon vieux Stephen ? Il avait imaginé ce scénario avant qu’il ne débarque au cours de cette fameuse année de 2019 qui lui a donné son nom. Étant un peu américanocentré, le virus ne s’est pas échappé d’un laboratoire de Wuhan – je rigole l’enquête immédiate et scrupuleuse de l’OMS, réalisée en étroite collaboration avec des autorités chinoises à la transparence irréprochable, vient d’écarter définitivement cette hypothèse farfelue née dans le cerveau malsain de complotistes – mais d’une base militaire ultra-secrète des États-Unis – ne vous inquiétez pas je ne suis pas en train de divulgâcher, cette information est révélée dès les premières pages du livre. Et ensuite on connaît la mécanique, mais il l’illustre très bien. ...

Lunar Park

Il était question d’autofiction dans Yoga d’Emmanuel Carrère, mais c’était vraiment de la rigolade à côté de Lunar Park. Un personnage principal qui est l’auteur, notamment, de Moins que zéro, son premier roman, mais aussi et surtout de celui qui a grandement participé à bâtir sa réputation et son succès, le terrible American Psycho1. Bret Easton Ellis débute d’ailleurs son roman en reprenant les premières phrases de tous ses romans pour bien encrer son personnage dans la réalité. Ensuite, il fait intervenir son compère Jay McInerney – cette apparition pas très flatteuse a d’ailleurs été à l’origine d’une brouille entre les deux auteurs et amis. Puis il y a la fiction, ce Bret Easton Ellis là est hétéro – enfin, la plupart du temps – et est en couple avec une actrice, Jayne Dennis qui n’existe pas dans la réalité. Bref, le contexte est posé, il va jouer avec le lecteur tout au long de ce livre, et ce dernier ferait bien de connaître son oeuvre s’il ne veut pas passer à côté car les références sont nombreuses, notamment dans le choix des personnages, à tel point que l’on peut parler je pense – en fait je ne maîtrise pas complètement le concept – d’intertextualité. ...

Moi ce que j'aime, c'est les monstres

Celui qui s’intéresse un tant soit peu à la BD – je parle de moi avec cette formule toute faite – ne peut rater la sortie d’un tel OLNI. Et pourtant malgré le tombereau d’éloges je n’avais pas sauté le pas. Je pense que j’étais trop impressionné par l’objet, par les dessins, je n’étais pas sûr d’accrocher – l’horreur c’est pas trop mon truc. Je l’ai même eu a porté de main à plusieurs reprises à la bibliothèque sans oser l’emprunter. Et c’est un soir – tard, je n’en dirai pas plus sur les circonstances – qu’une amie très proche m’a sortie cette BD en me disant “Tu devrais la lire et me dire ce que tu en penses” – ou quelque chose du genre, mon souvenir est un peu vague. Dès le lendemain, n’écoutant que mon courage je me suis attelé à la tâche, mais j’ai mis du temps, beaucoup de temps. Chère Hélène, voici donc après plusieurs semaines – ou mois – ce que je peux en dire. ...

28 sept. 2019 ·  BD

The Manhattan projects T1

Le projet Manhattan eut pour objectif – et il y parvint – de produire la première bombe atomique. Les plus grands scientifiques de l’époque, dont un grand nombre avait été chassé par les nazis, ont participé à ce projet afin de mettre fin à la guerre. C’est un sujet qui m’intéresse tout particulièrement et quand j’ai vu le titre The Manhattan Projects – notez le “S” – sur une grosse intégrale de chez Urban Comics, j’ai foncé. ...

20 mai 2019 ·  BD

Station 16

Hermann est un grand nom de la bande dessinée, mais je n’y peux rien, je n’apprécie pas – mais alors pas du tout – ses dessins. Certains crieront au scandale en lisant cela et pourront certainement prouver qu’il est un grand artiste – je n’en doute pas –, mais c’est une question de goût. Cette fois, il s’est associé à son fils, Yves H., qui a pris en charge le scénario. ...

12 janv. 2015 ·  BD

La nuit a dévoré le monde

J’ai entendu parler de ce roman à la radio, en écoutant l’émission Le Masque et la Plume. L’excellent Arnaud Viviant en avait fait son coup de coeur de fin d’émission. Encore une fois, j’ai bien fait de l’écouter. Derrière ce beau titre se cache un roman de zombie. Ce sujet de la culture populaire est en passe de devenir un sous-genre dans la littérature tant la production est importante dans ce domaine et le succès croissant. Après les vampires, c’est le zombie qui fait vendre – pourtant il fait quand même moins rêver. Les livres ou les bandes dessinées finissent adaptés en film ou en séries télé: The Walking dead, Je suis une légende ou encore World War Z pour en citer quelques-uns. ...

Le Pistolero

L’homme en noir fuyait à travers le désert, et le Pistolero le suivait. Comment ne pas poursuivre la lecture après une telle phrase ? Une simple phrase qui provoque, telle une réaction en chaîne, une foule de questions. Qui est cet homme en noir ? Qu’a-t-il fait pour fuir ainsi à travers le désert ? Ce n’est pas particulièrement accueillant le désert, comment va-t-il faire pour s’en sortir ? Pourquoi est-il habillé en noir ? Ce n’est pas très pratique le noir dans le désert, tout d’abord on se fait facilement repérer – surtout lorsqu’un homme portant le nom de Pistolero vous suit – et puis il fait chaud car le noir absorbe le soleil. Ensuite on pense au Pistolero, quel drôle de nom. On n’a pas trop envie de se frotter à quelqu’un que l’on appelle le Pistolero. Bon enfin, je vais arrêter là, je pense que vous avez compris. ...

Sandman T1

Ne faut-il pas être fou pour tenter de capturer la grande faucheuse, la mort en personne: Death ? C’est pourtant ce que va tenter de faire Roderick Burgess, un médium pétri d’ambition se faisant appeler le roi de démons. Malgré ses efforts, il n’y parviendra pas. A la place de la mort, c’est son frère Dream qui tombera dans les filets du médium. Le marchand de sable fait partie d’une fratrie de sept enfants. Les sept éternels sont: Death (Mort), Destiny (Destin), Delirium (Délire), Desire (Désir), Despair (Désespoir), Destruction (Destruction) et Dream (Rêve). Roderick Burgess apprendra à ses dépends que le titre d’éternel n’est pas usurpé… Très affaibli par sa réclusion, Morphée devra se mettre en quête des trois objets qui lui ont été dérobés. Dans sa quête, il rencontrera John Constantine, le détective de l’occulte héros de la série Hellblazer. Il se rendra aux enfers et devra négocier avec les trois maîtres des lieux: Lucifer Morningstar, Azazel et Belzébuth. Enfin, il devra avoir quelques explications avec un pensionnaire de l’asile d’Arkham qui fait la renommé de Gotham City. Au fil des pérégrination de Sandman on croisera également d’autres personnages intéressants : Etrigan (personnage de comics représentant un démon rimeur), Caïn et Abel (fils d’Adam et Eve dans la religion judéo-chrétienne), J’onn J’onzz (personnage de comics représentant un extraterrestre membre de la JLA) , les Hécates (représentation à trois têtes de la déesse grecque de la sorcellerie), etc. ...

9 avr. 2008 ·  BD

La peau froide

La peau froide est un roman protéiforme relatant les aventures d’un naufragé volontaire, flanqué d’un Vendredi acariâtre, qui a débarqué dans un monde tout droit sorti de l’esprit de Stephen King. On pourrait croire, dès lors, que l’on a entre les mains un énième roman d’horreur où le héros doit lutter pour sa survie. Oui, mais on ne peut pas le résumer à ça. Et c’est justement là qu’il réussit le tour de force de proposer une aventure omniprésente et bien rythmée au service des problématiques de fond qui sont abordées. Au fil de ce huis clos narré par un ethnologue, nous allons explorer les rivages de la différence, de la peur de l’autre, de l’instinct guerrier, de la solitude, de l’amour et de la folie. ...