L’élément chimique de numéro atomique 33 est l’arsenic. Dans la ville de Rouyn-Noranda une étude réalisée sur une population d’enfants a révélé chez eux un taux d’arsenic bien supérieur à la moyenne. Cette matière est tellement toxique que son nom est devenu synonyme de poison. Il n’a pas fallu longtemps pour désigner la coupable, la fonderie Horne dont les cheminées surplombent la ville. Les habitants s’engagent alors dans un combat du pot de terre contre le pot de fer.
Le journaliste Grégoire Osoha relate cette histoire qui est finalement un grand classique d’injonction contradictoire tellement les intérêts de la ville et de sa principale source de revenus sont liés. Leur histoire commune est retracée par le journaliste, la ville a été créée pour servir les besoins de la mine qui se trouvait a proximité et qui a donné naissance à la fonderie – elle porte d’ailleurs en partie le nom de la première société exploitante. Comme souvent dans ce type de problème de santé publique, on retrouve le triptyque citoyen, état et entreprise, chacun jouant sa partition. Le livre est efficace et sa construction rend la lecture passionnante. Ce n’est pas la première fois que j’apprécie un livre des Éditions Marchialy comme l’excellent Les nuits que l’on choisit ou encore le bestseller Tokyo Vice, je vais m’intéresser de près à leur catalogue.
Grégoire Osoha. Atome 33: Histoire d’une lutte collective contre une pollution industrielle. Marchialy, 2025.