J’avais déjà tenté de lire Feu de Maria Pourchet, mais je n’avais pas réussi à aller jusqu’au bout car son style, à l’époque, m’avait rebuté. Avec Les impatients, l’expérience a été différente. Le style est toujours très marqué, très moderne, mais cette fois-ci il ne m’a pas dérangé. Il capte l’attention, parfois au détriment de l’histoire, mais il donne au texte une voix originale et une présence singulière. L’une des particularités de ce roman est ce narrateur qui s’adresse directement au lecteur, brisant en permanence le quatrième mur et rendant la lecture interactive.

Alors c’est lui, Pierre. Il est difficile à décrire. C’est toujours difficile à décrire, l’absence totale d’extravagance. C’est un joli garçon propre, dans les tons bleus, sable et blanc. Le design de sa monture de lunettes révèle une mutuelle et une éducation également excellentes. Il est de ceux dont veulent toujours faire un gendre les abonnées de Marie Claire Maison.

L’histoire, elle, est assez classique, on y suit un parcours d’ascension sociale, des questionnements autour de l’entreprenariat et bien sûr une histoire amour. Maria Pourchet ne s’attarde pas longtemps sur chacun de ces thèmes, elle les survole, pour livrer un court roman dont on tourne les pages avec plaisir, sans effort. En revanche, on ne sort pas bouleversé par cette lecture. Agréable, mais pas inoubliable.


Maria Pourchet. Les impatients. Gallimard, 2019.