Des hommes sans nom

Quand j’ai appris que Marc Dugain dirigeait une toute nouvelle collection de romans d’espionnage chez Gallimard, j’ai eu envie de voir ce que ça donnait. Pourquoi lui pour une telle collection ? Tout d’abord parce qu’il est un écrivain qui a écrit des livres dans ce registre comme La malédiction d’Edgar ensuite parce qu’il connaît très bien cet univers, celui des espions. Le premier livre de cette collection s’intitule Des hommes sans nom. ...

La clé USB

J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver Jean-Philippe Toussaint après toutes ces années – ma dernière lecture remonte au très bon La Télévision en 2013. Son écriture est toujours aussi agréable, du pur style Minuit, un comparse d’Echenoz. Ils ont un style similaire fait de ce minimalisme – peut-être moins flagrant chez Toussaint – qui caractérise la maison d’édition à l’étoile et d’une dose d’humour. Autre similarité entre les deux auteurs l’univers du polar ou de l’espionnage, qui est très présent chez Echenoz depuis ses débuts et qui est de retour dans ses derniers romans Envoyée spéciale et Vie de Gérard Fulmard, et qui sous-tend l’intrigue de ce dernier opus de Toussaint. J’utilise le terme avec prudence car il ne s’agit pas d’un polar, mais d’un livre qui se situe dans l’univers des romans d’espionnage. ...

Black Op T1

J’avais envie d’une BD un peu à l’ancienne, un bon vieux franco-belge. Je tombe sur le premier tome de Black Op à la bibliothèque dont la couverture aguicheuse avait déjà attiré mon regard à la librairie. Je ne risque pas grand-chose, allez je l’embarque. Je voulais du classique et je n’ai pas été déçu sur ce point, c’est du très – trop – classique : le traumatisme de l’enfance, la rivalité / trahison amoureuse, un complot pour faire élire les méchants républicains. J’exagère un peu, je suis de mauvaise foi – en fait pas vraiment. ...

2 févr. 2019 ·  BD

Dora T1

Je suis faible. Je craque dès que je tombe sur de la belle ligne claire. Ce penchant coupable est certainement lié à mon goût pour le minimalisme. Et ici j’ai été servi, les dessins et les compositions, les planches, tout simplement sont magnifiques. Que ce soit les personnages – et notamment la belle Dora – les bâtiments, les objets ou même la simple reproduction de documents, tout est impeccable. L’histoire est originale, elle mêle amour et espionnage – je suis en train de me dire qu’il n’y a rien d’original dans tout ça, c’est la recette de tous les James Bond. Non ici c’est différent faites-moi confiance, je me suis cru un moment dans Strangers in Paradise même s’il est difficile de rapprocher ces deux oeuvres. On y croisera, sur fond de douce romance, d’anciens nazis et des péronistes. Ce mélange est réellement surprenant, on ne sait pas à quoi s’attendre. C’est assez curieux de voir comment les choses arrivent, l’histoire bascule progressivement sans que l’on s’en rende compte. ...

10 mai 2016 ·  BD

Lac

Lac quel titre étrange. C’est paradoxalement un titre court – 3 lettres et pas de sous-titre, on peut difficilement faire mieux – et très énigmatique, il ne nous donne aucune indication sur le contenu du livre. C’est en fait un titre très echenozien (Nous trois, Un an, Au piano, Ravel, Courir, Des éclairs) ou plus généralement emblématique des Éditions de Minuit. Il ressemble à sa prose, raffinée et distillée pour obtenir un texte ciselé et épuré. Il faut lire lentement, savourer chaque phrase pour en apprécier le juste équilibre, le raffinement dans le choix des mots et dans leur agencement. Il n’y en a ni trop, ni pas assez, juste ce qu’il faut, c’est du très bon “minimalisme”. ...

La taupe

Lors de la sortie du film, au lieu de faire comme tout le monde en allant passer quelques heures assis dans une salle obscure, je me suis mis en tête de lire le livre. Pour avoir lu plusieurs de ses romans, je connaissais et j’appréciais le travail de John le Carré. Je pense que mes lectures datent un peu car j’avais oublié la complexité de ses romans d’espionnage. Ce n’est pas vraiment l’intrigue qui est complexe bien que ces histoires d’agents doubles ne coulent pas toujours de source. La complexité tient selon moi à deux choses: ...

La faim de Hoffman

Hoffman est un diplomate néerlandais qui occupe depuis peu le poste d’ambassadeur à Prague. Cet homme se suicide à petit feu en ingérant de la nourriture et de l’alcool. Il s’adonne à ce rituel destructeur la nuit, durant ses longues insomnies. Il ne dort quasiment plus depuis bien longtemps. En fait, depuis que la vie, après une enfance difficile décapitée par la guerre, lui a joué des tours encore plus cruels. Depuis peu, ses nuits sont devenues plus supportables, depuis la découverte dans le grenier de son logement de fonction, d’un volume de Spinoza. Mais, ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’il risque bien d’être impliqué dans une affaire d’espionnage. ...

Les Six jours du Condor

C’est un roman de jeunesse de James Grady rendu célèbre par la suite grâce à son adaptation au cinéma sous le titre Les trois jours du Condor – bizarre les jours ont été divisés par deux, il faut que ça aille vite au cinéma. Nous devons cette adaptation à Sydney Pollack qui avait bien choisi ses acteurs pour les deux rôles principaux: Robert Redford et Faye Dunaway. Bref revenons au livre. L’agent Malcolm, nom de code Condor, travaille dans un service de la CIA qui laisserait rêveur tout amateur de livres. Ce département a la charge d’éplucher des romans policiers à la recherche d’auteurs un peu trop bien renseignés ou de techniques d’investigation novatrices nées dans le cerveau fertile des romanciers. Tout est donc assez calme – un peu comme dans une bibliothèque – jusqu’au jour où, en ramenant des sandwiches pour toute l’équipe, Malcolm va être pris de stupeur en découvrant ce qu’il s’est passé. ...