Swan Song T1

Je n’ai pas de chance avec les histoires post-apocalyptiques. Je suis toujours emballé au début – surtout avant de commencer la lecture –, puis je me lasse. Le même schéma s’est déjà produit avec des poids lourds du genre comme Metro 2033 ou Le Fléau. Pourtant, ce premier tome de Swan Song ne manque pas de qualités à commencer par le beau travail éditorial – comme toujours chez Monsieur Toussaint Louverture – reprenant pour cette série les codes du roman pulp – l’affreuse couverture est donc pleinement assumée. Ensuite on est dans l’apocalypse, la vraie, la troisième guerre mondiale comme on l’imaginait pendant la guerre froide – le roman a été publié en 1987 – à grands coups de missiles nucléaires. ...

Le dernier stade de la soif

Voici un livre qui m’a beaucoup touché et qui a résonné très fort. Il s’agit d’une autobiographie romancée – aussi appelée parfois autofiction – de Frederick Exley. Le protagoniste – ou l’auteur – qui nous raconte une partie de sa vie ne s’est jamais adapté à la société. Il a été ce que l’on appelle parfois un marginal. Il semble l’avoir été malgré lui, pas par sa posture donc, mais plutôt par une incapacité totale à entrer dans le moule étriqué de la société. Quand je dis que ce n’est pas une posture, on peut même dire que c’est même l’opposé puisqu’il a énormément souffert et est entré dans une spirale d’autodestruction qui l’a mené à plusieurs reprises jusqu’à l’hôpital psychiatrique, et dans laquelle une seule chose a surnagé, peut-être comme un vestige de l’enfance idéalisé, les New York Giants. ...

Moi ce que j'aime, c'est les monstres

Celui qui s’intéresse un tant soit peu à la BD – je parle de moi avec cette formule toute faite – ne peut rater la sortie d’un tel OLNI. Et pourtant malgré le tombereau d’éloges je n’avais pas sauté le pas. Je pense que j’étais trop impressionné par l’objet, par les dessins, je n’étais pas sûr d’accrocher – l’horreur c’est pas trop mon truc. Je l’ai même eu a porté de main à plusieurs reprises à la bibliothèque sans oser l’emprunter. Et c’est un soir – tard, je n’en dirai pas plus sur les circonstances – qu’une amie très proche m’a sortie cette BD en me disant “Tu devrais la lire et me dire ce que tu en penses” – ou quelque chose du genre, mon souvenir est un peu vague. Dès le lendemain, n’écoutant que mon courage je me suis attelé à la tâche, mais j’ai mis du temps, beaucoup de temps. Chère Hélène, voici donc après plusieurs semaines – ou mois – ce que je peux en dire. ...

28 sept. 2019 ·  BD

Karoo

Saul Karoo est un docteur en scénarios. Il oeuvre pour l’industrie du cinéma et parvient parfois à faire des miracles. Il est grassement payé pour ses services, on peut mesurer son talent à la taille de son compte en banque – même si ce n’est pas toujours proportionnel dans ce milieu. A part ça, c’est un gros looser. Il a divorcé, il ne voit jamais son fils – il l’évite –, il est dans un état de santé proche de celui d’un cadavre, il n’a plus d’assurance maladie, il fume, il boit et ne parvient même pas à être saoul. Et c’est certainement l’une des raisons qui font que ses aventures sont si plaisantes à lire. On se sent comme l’homme idéal comparé à lui – enfin la taille du compte en banque en moins. ...