Nous retrouvons nos souris dans un nouveau volume encore plus réussi que le précédent. Cette fois, il n’est plus nécessaire pour l’auteur de procéder à la mise en place de l’histoire mais ce monde nous réserve malgré tout encore bien des surprises. Les évènements relatés dans Automne 1152 ont laissé la Garde affaiblie et la venue soudaine d’un hiver rigoureux a forcé ses membres à se retrancher dans leur fief de Lockhaven. La pénurie qui les guette va les forcer à sortir de leur retraite et à envoyer des patrouilles sur les routes malgré des conditions climatiques extrêmes. La périlleuse mission qui est confiée à ces patrouilles est double : rapporter le ravitaillement nécessaire et convier les chefs de chaque clan à une assemblée générale.

Au fil de cette histoire où l’aventure est omniprésente on va découvrir plus en profondeur les personnages: la psychologie de chacun, les relations entre eux. Les dangers qui menacent le groupe vont révéler les vraies personnalités, les attirances aussi bien que les tiraillements. Comme je le disais, ne vous inquiétez pas, une large part est laissée à l’aventure qui gagne même en densité et en intensité.

Côté dessin, on est toujours dans l’excellence. Les paysages extérieurs sont embellis par la présence d’un manteau neigeux pendant que les scènes intérieures sont éclairées par un magnifique jeu de lumières. Enfin, il faut souligner le très bon travail de l’éditeur Gallimard qui, en plus de nous proposer une traduction léchée, a conçu un très bel objet agréable à lire et à regarder. Si l’on considère le contenant et le contenu, c’est indéniablement un très beau volume a posséder dans sa bibliothèque. A n’en pas douter, il permettra de transmettre cette histoire intemporelle à plusieurs générations de lecteurs.


David Petersen, Légendes de la Garde: Hiver 1152, traduit par Corinne Daniellot, Gallimard, 2011, 176 p, Amazon.