Kill It with Fire

L’exergue du livre donne le ton. We build our computer systems the way we build our cities: over time, without a plan, on top of ruins. Au début j’étais dubitatif en lisant le résumé sur l’histoire d’UNIX/Linux et sur celle des langages de programmation, mais c’était une façon d’introduire des concepts. Ensuite, le livre prend de l’ampleur. Marianne Bellotti nous fait partager son expérience concernant la modernisation des systèmes, elle a beaucoup travaillé sur ces applications que l’on nomme legacy – une appellation à double sens. Elle parait énoncer pas mal de généralités qui sont du bon sens, mais elle a raison, parfois le bon sens ne s’applique pas à l’informatique. ...

Elastic Leadership

J’ai un avis mitigé sur ce livre. A la fois il est essentiel car il met l’accent sur des points fondamentaux de la gestion d’équipe – je vais y revenir – et à la fois il se révèle extrêmement resserré et pourrait presque se résumer à quelques pages. Ce dernier point est particulièrement vrai pour le dernier chapitre consacré à la reproduction et au commentaire de courts articles d’autres contributeurs – si ce n’est pas une façon de remplir des pages et de vendre du papier qui n’apporte pas grand chose mis à part la désagréable impression de s’être fait berner. Ceci étant dit, venons-en aux parties les plus intéressantes. ...

Libres d’obéir

L’oxymore qui compose le titre du livre est génial Libres d’obéir. Tout est dit et la contradiction véhiculée par cette association de deux mots antagonistes est vertigineuse. Ce livre a fait beaucoup de buzz lors de sa sortie car les journalistes ont repris en faisant – comme souvent – un raccourci un peu rapide le sous-titre, Le management, du nazisme à aujourd’hui qui pourrait être qualifié de racoleur si on ne connaissait pas le sérieux de l’auteur. Johann Chapoutot est un historien professeur d’histoire contemporaine à Sorbonne Université et spécialiste du nazisme. Il a publié plusieurs livres sur ce sujet dont le plus connu est certainement La Loi du sang. ...

Peopleware

Le jeu de mots qui compose le titre Peopleware livre la clé de cet essai. Le software (de la conception à la mise en production de logiciels) est avant tout une affaire de personnes. Les auteurs nous apprennent dès le début du livre que parmi toutes les observations qu’ils ont menées au cours de leur carrière, les échecs des projets ne sont jamais imputables – au moins en totalité – à des problèmes techniques. Il faut donc chercher les raisons des succès et des échecs ailleurs, c’est-à-dire dans les facteurs humains puisque l’on a affaire à des travailleurs intellectuels – on ne fait pas des cheeseburgers, c’est le titre d’un chapitre. Ces conseils tournent beaucoup autour du fait de mettre les développeurs au centre du dispositif car ils ont besoin des meilleures conditions pour effectuer le meilleur travail. Et c’est un vaste champ qui s’ouvre ici puisqu’il englobe entre autres: l’organisation, les conditions de travail, le bien être au travail, la créativité, la motivation, la qualité de ce qu’ils produisent qui valorise plus que tout autre chose le travail effectué. ...

Turn the Ship Around!

L’histoire de Turn the Ship Around! ressemble un peu à celle de nombreux films américains dans lesquels un entraîneur se retrouve propulsé à la tête d’une équipe de loosers qu’il parvient par sa sagacité à transformer en winners. Mais est-ce lui qui a agit dans ce cas alors qu’il n’est pas sur le terrain ou plutôt les joueurs qui mieux organisés, plus confiants sont parvenus à exprimer tout leur potentiel pour décrocher des victoires? C’est tout le sujet du livre, mais ici l’équipe est un équipage, celui du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SSBN) ayant les plus mauvais résultats de l’U.S. Navy, le Santa Fe. Et ce n’est pas de la fiction – comme À la poursuite d’Octobre rouge – mais une histoire vraie qui sert d’articulation à un livre de management dédié à la notion d’empowerment. ...