Cauchemar en Antarctique

J’adore ces récits d’aventure de l’époque où il restait encore des terres vierges à explorer, ils sont comme des romans, mais en mieux. Dans ce domaine, l’Antarctique (le pôle Sud) était – et est toujours un peu – le Graal, difficile d’imaginer milieu plus inhospitalier pour les humains. Pour trouver pire, il faut quitter la Terre et se rendre sur d’autres planètes – j’y reviendrai. En lisant ce livre, comment ne pas penser à d’autres récits de ce genre, le classique L’Odyssée de l’Endurance1, le livre Les Naufragés du Wager qui a connu récemment un grand succès ou encore, plus proche de nous, à L’arche des Kerguelen. ...

Il est avantageux d’avoir où aller

Ce livre est un recueil d’articles très variés qui pourraient former un tout comme le souligne la quatrième de couverture. Le tout peut se lire aussi comme une sorte d’autobiographie. C’est très vrai, cette mosaïque brosse un portrait représentatif d’Emmanuel Carrère. On y retrouve ses sujets de prédilection, la littérature, la Russie, ses livres sur Philip K. Dick, Limonov ou encore Jean-Claude Romand, l’affirmation du “Je” dans ses écrits de non-fiction qui sont devenus au fil du temps sa signature – et je vous laisse découvrir la suite. Voici par exemple ce qu’il dit au sujet de l’écriture de De sang froid dans son texte Capote, Romand et moi. ...

La Cité perdue de Z

Ce livre est empreint de nostalgie. Celle des explorateurs de l’époque victorienne les Livingstone, Stanley – que j’avais déjà croisés dans Congo – ou encore Shackleton qui fait une apparition dans ce livre au côté de celui qui est au centre du récit et qui sera peut-être le dernier de cette époque, le colonel (lieutenant-colonel) Fawcett. Après eux, les explorations n’auront plus la même saveur, non seulement il y aura de moins en moins de terres vierges à découvrir, mais les techniques employées ne seront plus les mêmes – aujourd’hui les satellites sont les nouveaux explorateurs. Nostalgie également de l’Amazonie victime de la déforestation et de ses premiers habitants dont la survie a été compromise dès que les premiers colons européens ont accostés sur leurs terres. Mais il s’agit juste de mon ressenti, car l’aventure est passionnante, elle raconte la quête mythique de l’Eldorado – le vrai – au coeur des forêts impénétrables. Fawcett était une sorte de surhomme qui pouvait survivre dans des milieux aussi hostiles, mais il fallait faire preuve d’une bonne dose de courage – ou de folie – pour s’aventurer ainsi à l’aveuglette, pourvu d’un équipement minimal, dans des contrées où l’homme blanc ne s’était jamais aventuré auparavant. ...

La stratégie des antilopes

Une cohorte de prisonnier quitte la prison de Rilima après sept années de captivité. Il [un communiqué présidentiel diffusé à la radio] annonçait la libération d’une première vague de quarante mille détenus, tous de grands tueurs condamnés pour génocide, dans six pénitenciers à travers le pays. Plusieurs années après les événements qu’il a raconté dans ses deux précédents livres (Une saison de machettes et Dans le nu de la vie), Jean Hatzfeld a souhaité revenir sur le territoire du génocide pour rendre compte de la réintégration des génocidaires dans la société rwandaise. Difficile d’imaginer qu’un tel évènement puisse bien se passer, mais le gouvernement semble avoir considéré qu’il n’avait pas le choix, le pays ne pouvait pas continuer à vivre avec une importante partie de sa population purgeant sa peine au sein des prisons au lieu de cultiver la terre. ...

La Défaite de l’Occident

Emmanuel Todd a une réputation sulfureuse – sa page Wikipédia est verrouillée – liée à ses positions et à des propos sans concession. Il se traine la réputation ambigüe de prophète depuis qu’il a prévu – ou prédit – la chute de l’URSS et la fin de l’hégémonie américaine. Ce n’est pas un hasard, il ne lit pas l’avenir dans une boule de cristal, mais en s’appuyant sur sa spécialité, la structure familiale, et sur des statistiques macroscopiques qui n’ont rien d’original: la démographie, l’éducation, le budget. L’épine dorsale de La défaite de l’Occident est la disparition des religions en Occident – au premier rang desquelles le protestantisme qui selon lui a eu une grande influence au Royaume-Uni et aux États-Unis (les WASP) – qu’il classe en trois stades ...

V13

Emmanuel Carrère a suivi, pendant un an, le procès des attentats du 13 novembre 2015 afin de rédiger une chronique hebdomadaire pour Le Nouvel Obs. Un job de journaliste juridique en somme, mais pas pour suivre n’importe quel procès. Dans cet exercice l’auteur n’est pas un débutant, comme le souligne son directeur de la rédaction dans la postface, puisqu’il a déjà écrit de nombreux articles dont ceux qui ont été à l’origine de son livre L’Adversaire et ceux qui sont regroupés dans le recueil Il est avantageux d’avoir où aller. ...

La colère et l’oubli

Je ne suis pas un spécialiste de ce sujet, juste un témoin occidental de la montée du jihadisme dans nos pays européens et de ses manifestations les plus visibles et les plus cruelles, les attentats. Ce livre retrace clairement l’histoire de cette vague qui, comme le souligne Hugo Micheron, évolue en deux temps, à marée haute et à marée basse. L’ouvrage est articulé en trois phases chronologiques. Les vétérans - décennie 1990: Il revient sur les origines du mouvement à Peshawar pendant la guerre d’Afghanistan, qui a vu se rejoindre des musulmans de nombreux pays pour faire la guerre à l’envahisseur russe. À la fin de la guerre, ils sont retournés essaimer dans leur pays ainsi q’en Europe et en particulier à Londres pour former ce qui a été nommé le Londonistan. Les pionniers - décennie 2000: Les attentats du 11 septembre sont le point de départ d’un jihadisme européen, c’est-à-dire émanant d’Europe pour frapper l’Europe. Les autochtones: C’est l’époque de la guerre en Syrie qui attire sur son sol des combattants, de l’essor de Daech (État islamique) et de l’établissement, relativement éphémère, d’un califat. Tout est extrêmement bien documenté – Hugo Micheron est un enseignant-chercheur spécialiste de ce sujet – et très clair – même pour le profane que je suis. Il montre bien les mécaniques de radicalisation qui passent principalement par l’établissement de communautés dans des villes ou des quartiers, les prêches et la prison et qui ont su s’adapter aux nouveaux moyens de ommunication numériques qui ont connu une révolution pendant ces décennies. Les propos factuels et dépassionnés d’Hugo Micheron donnent au lecteur une vision claire et clinique des récents évènements qui ont bouleversé nos vies d’européens. Ce livre est un outil indispensable pour acquérir une connaissance de ce phénomène, connaissance qui est un préalable obligatoire à la compréhension de l’évolution de nos sociétés. Comme l’auteur le souligne dans sa conclusion, les différents mouvement politiques ne semblent toujours pas appréhender cette problématique de la bonne manière. ...

Exorcisme

Gérald Bronner est un sociologue reconnu, il s’est même récemment vu confier une mission par l’Élysée connue sous le nom Les Lumières à l’ère numérique – ou plus prosaïquement commission Bronner. Dans ce livre, il revient sur sa jeunesse à Nancy. Enfant de la classe populaire, il a frôlé la délinquance avant d’être détourné de ce chemin et guidé vers des mondes mystérieux par un oncle taciturne qui ne sortait jamais de son appartement rempli de livres. Cette initiation a donné lieu à la formation du C.E.R.F., le rétroacronyme – puisqu’il a un double sens – de “Chercheurs En Réalisme Fantastique” qui réunissait tout ce que la ville de Nancy comptait d’enthousiastes pour la féérie, le mystère, le caché, en somme tout ce qui n’était pas la vie plate et ennuyeuse. Le Seigneur des anneaux et Le Matin des magiciens – sous-titré Introduction au réalisme fantastique – étaient leurs livres de chevet. ...

Éloge du carburateur

Matthew B. Crawford a un parcours atypique. Il est diplômé en physique puis a obtenu un doctorat (PhD) de philosophie politique. Sans surprise, après ses études, il a dirigé un think tank avant de tout quitter pour monter un atelier de réparation de motos. Bref, j’étais passé du comité pour la pensée sociale à la cour des miracles. Ce livre relate cette expérience dont il se sert pour illustrer et nourrir sa réflexion sur le sens du travail et la dichotomie entre travail intellectuel et travail manuel. L’une des principales questions qui est posée est pourquoi on les oppose ? Pensez-vous que la réparation d’une moto ancienne ne requiert que de la dextérité ? Comment faire alors pour diagnostiquer une panne et trouver la solution ? Il s’agit bien de la combinaison des deux compétences – comme chez les dentistes ou les chirurgiens par exemple – alors pourquoi s’ingénie-t-on à, plus que les séparer, les opposer et ce dès l’école comme si ces deux compétences étaient mutuellement exclusives ? ...

MetaMaus

C’est chouette d’être reconnu. Mais assez dur d’être vu derrière un masque de souris! Le livre me menace, on dirait, comme mon père jadis. Journalistes et étudiants veulent encore des réponses aux mêmes questions. Pourquoi la BD ? Pourquoi les souris ? Pourquoi l’Holocauste ? […] Mais je vais tâcher de répondre de mon mieux. Comme ça, quand on me demandera à l’avenir, je répondrai peut-être juste plus jamais ! Voilà les questions centrales de ce livre adressées sous la forme d’une interview de Art Spiegelman menée par Hillary Chute qui est une universitaire spécialiste de l’oeuvre – le livre parle de lui-même sur ce point. Ce n’est donc pas une bande dessinée, mais un livre d’entretien très complet, précis et documenté consacré au chef-d’oeuvre de la bande dessinée Maus – un livre sur un livre donc un métalivre d’où son titre. Une fois le livre ouvert et les premières pages lues, il devient évident que ce livre est un complément indispensable à la bande dessinée car il permet de prendre encore plus conscience de la richesse de l’oeuvre. Même s’il est réalisé sous la forme d’un long entretien il s’agit vraiment d’un essai consacré à l’oeuvre tant cet ouvrage est riche, précis et éclairant – un entretien de l’auteur qui a lui-même réalisé l’entretien de son père pour écrire son livre. Il explore toutes les sphères dans lesquelles s’inscrit le livre (mémoire, histoire, bande dessinée, art, etc.) qui a demandé à son auteur pas moins de 13 années de travail. J’ai trouvé dans ce livre tellement de choses pertinentes que j’ai abusé des citations dans cet article – ils en parlent mieux que moi. ...

King Kong théorie

L’incipit de ce livre devrait passer à la postérité. J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbattables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. Dans cet essai, Virginie Despentes aborde plusieurs sujets qui lui tiennent à coeur. Tout d’abord la place de la femme dans la société, du féminisme donc mais à la sauce Despentes. Puis des sujets plus tabous que sont le viol, la prostitution et la pornographie – j’en oublie peut-être. Elle sait de quoi elle parle puisqu’elle a vécu toutes ces expériences. Mais elle ne se contente pas d’en rendre compte, elle confronte son expérience à une grande connaissance théorique comme en atteste la bibliographie conséquente présentée en fin d’ouvrage – bien que ces sujets soient selon elle encore trop peu traités dans des ouvrages sérieux ou trop méconnus. Tout ceci dans un style qui lui ressemble et qui ressemble à la musique qu’elle aime et par laquelle elle se définit, le punk. ...

Les Naufragés du Wager

Je n’ai pas l’habitude de lire des romans d’aventures – et encore moins historiques – mais, ce livre n’est pas une exception car, s’il ressemble à s’y méprendre à un roman, il s’agit d’une histoire vraie. On pourrait facilement se tromper car, comme je l’ai appris lors de la lecture, le Robinson Crusoé de Daniel Defoe a été inspiré par l’histoire, qui s’est déroulée quelques décennies avant les événements du Wager, d’un naufragé écossais ayant survécu pendant quatre ans sur une île déserte. ...

Le combat du siècle

Le combat du siècle ou The Rumble in the Jungle est le combat, organisé par Don King, qui eut lieu en 1974 à Kinshasa (au Zaïre, devenu depuis la RDC) et qui opposa les deux plus grands boxeurs de l’époque, le puncheur Georges Foreman et le technicien Mohamed Ali pour la conquête du titre de champion du monde de boxe anglaise. Et ce n’est pas tout, le combat n’est pas raconté par n’importe quel journaliste, mais par l’écrivain Norman Mailer plusieurs fois lauréat du prix Pulitzer. Vous en voulez encore ? Mailer a inscrit son récit dans la mouvance du nouveau journalisme. Le récit est très novateur – même aujourd’hui prés de 50 ans après sa publication – puisqu’il sort du cadre du reportage pour s’inclure dans le récit – il parle d’ailleurs de lui à la troisième personne, en utilisant son prénom, Norman – comme le fait aujourd’hui Emmanuel Carrère et comme l’on fait avant lui Tom Wolfe, Truman Capote, Joan Didion ou encore le roi du Gonzo Hunter S. Thomson – ce dernier est d’ailleurs présent dans le récit puisqu’il se trouvait sur place pour suivre l’évènement. Il profite de cette position d’observateur pour dire son étonnement de découvrir ce pays immense au coeur de l’Afrique dirigé par le dictateur Mobutu. ...

Tragédie à l’Everest

Jon Krakauer, journaliste, auteur de plusieurs ouvrages, dont Into the wild – que tout le monde connaît grâce à son adaptation au cinéma – et alpiniste a obtenu le financement de la part de son journal, Outside, pour participer à une ascension de l’Everest afin de rendre compte de son expérience et de l’engouement croissant que connaissent les expéditions commerciales – de tourisme en enfer pour le dire autrement. Vu le titre et le fait que l’auteur dresse le bilan désastreux de ces expéditions de 1996 – celle à laquelle il a participé et celle d’une autre entreprise, Mountain Madness – je ne vais pas divulgâcher en disant qu’elles ont tourné au désastre. ...

Le plus gros jeu

Al Alvarez était un journaliste – il pratiquait le journalisme gonzo –, il a écrit plusieurs reportages pour des journaux prestigieux comme celui-ci pour le New Yorker consacré aux championnats du monde de poker (World Series) qui se sont déroulés à Las Vegas en 1981 – ils se déroulent chaque année dans la ville du jeu depuis 1970. Mais il était avant tout un écrivain et un poète. Le flegme britannique s’est dilué dans les vapeurs de bourbon et les voix paisibles des hôtesses de l’air, tandis que nous filions tout droit vers l’Ouest, dans la pénombre d’une nuit continuellement prolongée. ...

Fin de partie

Ce livre est fascinant car Bobby Fischer est fascinant et ce livre est sa biographie. Il raconte par le menu la vie du génie des échecs. Pourquoi est-il aussi fascinant ? Certainement car, comme les pièces du jeu d’échecs, il a un côté clair et un côté sombre. Un véritable génie dans le monde du jeu qui montre un profond déséquilibre dans le monde réel. C’est bien le genre de dualité dont tous les auteurs de fiction se nourrissent lorsqu’ils souhaitent créer un personnage de légende. ...

Congo

David Van Reybrouck a publié en 2022 un nouveau livre consacré à l’Indonésie, Revolusi1. Cette sortie m’a fait penser à son livre précédent, Congo qui avait été largement salué par la critique lors de sa sortie. A l’époque, le sujet ne m’intéressait pas, mais depuis ma lecture des livres de Jean Hatzfeld, je m’intéresse de plus en plus à l’Afrique et je me suis dit que c’était l’occasion – d’ailleurs j’ai retrouvé dans ce livre une partie de l’histoire du génocide rwandais, la traque des réfugiés Hutu au Congo. Et je comprends maintenant pourquoi ce livre a recueilli autant de louanges. Il embrasse toute l’histoire du Congo (le pays qui porte désormais le nom de République démocratique du Congo) depuis l’arrivée des premiers explorateurs jusqu’à celle des entreprises chinoises. Entre temps il s’est passé beaucoup de choses et il reste le goût amer de ce qui ressemble bien à un terribles gâchis. Le livre est une somme (~600 pages en grand format et ~800 en poche) et pourtant la lecture est passionnante de bout en bout. Comment l’historien et archéologue fait-il pour accrocher le lecteur avec un livre qui se veut être avant tout un livre d’histoire ? ...

Celui qui va vers elle ne revient pas

Celui qui va vers elle ne revient pas. C’est ce que la Bible dit des femmes adultères. C’est ce que les Sages du Talmud disent des idées hérétiques. Ce livre est une plongée dans un monde étrange, surprenant pour celui qui ne le connaît pas. Cet univers est celui des juifs ultra-orthodoxes, les hassidim qui vivent en marge du monde moderne, isolés au sein de communautés dont la vie s’articule exclusivement autour de la religion. ...

Fouloscopie

Après le blob, la recherche en éthologie toulousaine est décidément à l’honneur. Comme sa consoeur, Mehdi Moussaid étudie un animal étrange, peut-être encore plus que le blob, l’homme. Pour être plus précis il s’intéresse au comportement de l’homme lorsqu’il évolue au sein d’un groupe important que l’on nomme communément une foule. Notre jeune chercheur s’est donc octroyé le titre de foulologue, le spécialiste des foules. J’avais ce livre depuis longtemps sur la pile des essais à lire, mais c’est la dernière catastrophe survenue en 2022 en Corée du Sud lors de la soirée d’Halloween qui a fait plus de 150 morts qui m’a donné envie d’en savoir plus sur ce phénomène qui n’est pas un cas isolé. Le drame du Heysel est resté dans les mémoires en France – Laurent Mauvignier lui a consacré un roman, Dans la foule –, mais je pense ne pas me tromper en disant que c’est la Mecque qui détient ce triste record. ...

Eichmann à Jérusalem

J’ai croisé ce livre dans Une saison de machettes de Jean Hatzfeld et j’ai eu envie de m’y plonger. Avant de le lire, je ne connaissais ni Adolf Eichmann, ni son rôle au sein du parti Nazi pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il fait partie des fuyards qui se sont installés en Argentine après la défaite – comme bien d’autres comme Josef Mengele dont Olivier Guez avait raconté l’exil dans La disparition de Josef Mengele. Eichmann n’a pas échappé au Mossad et a été extradé clandestinement en Israël pour y être jugé lors d’un procès qui fait suite à celui de Nuremberg auquel il avait échappé. On découvre vite dans le livre, qu’il n’est pas un personnage à la hauteur de ses crimes. Il ressemble plus à un fonctionnaire zélé, un maillon très solide de la terrible chaîne. ...