Invincible T1

Robert Kirkman est surtout connu pour sa série Walking Dead1. Avant cet énorme succès, il avait créé une série de super-héros main stream nommée Invincible. On pourrait penser que cette BD n’est qu’un hommage à l’âge d’or des comics. Et il y a indéniablement de ça, les clins d’oeil sont suffisamment appuyés pour qu’un piètre connaisseur comme moi les détecte immédiatement. De la référence à Tom Strong en passant par de grosses similitudes avec l’univers DC, notamment avec Superman et la JLA – je ne parle même pas de la présence des héros d’Image Comics. L’apparente naïveté de l’histoire abonde également dans ce sens et le dessin est au diapason, ultra simple et très coloré par de larges aplats de couleurs chatoyantes – ce n’est pas une critique du dessin qui est très réussi. ...

9 avr. 2019 ·  BD  ♥

Missionnaire

En farfouillant dans mes exemplaires des notes de Boulet, je suis tombé sur une série de livres au même format (parus dans la même collection Shampooing) dont certains comme le carnet de Joann Sfar intitulé Missionnaire que je n’ai pas encore lu – il faut bien se garder une petite réserve. Lors de la Master Class que lui a consacré France Culture, il disait que ses carnets ne se vendaient pas – il ne s’en plaignait pas, mais disait simplement qu’ils n’intéressaient que ses proches et encore, il en existe pourtant 12 à l’heure actuelle. ...

8 déc. 2018 ·  BD

From Hell

Trop éprouvé par la lecture de From Hell du grand Alan Moore, je ne suis pas parvenu à écrire quelque chose de cohérent. Tout ce que j’ai réussi à faire est d’établir cette liste d’observations que je livre en l’état. Le grand scénariste Alan Moore, l’adaptation du film, l’ambition folle de cette BD font que j’avais envie de ce livre depuis qu’il est sorti chez Delcourt il y a une quinzaine d’année et voilà que je le reçois en cadeau pour ma fête – elle est pas belle la vie. Une oeuvre qui nécessite un certain investissement. Même s’il s’agit d’un monument de la bande dessinée – fait partie de ce que j’ai lu de plus abouti doit être rangé à côté d’un Mauss ou d’un Watchmen – même si ce n’est pas forcément le cadeau parfait à distribuer autour de vous – cf. plus bas. Le notes de fin très détaillées aident bien à la compréhension. Il faut faire l’effort de les lire si l’on veut éviter de passer à côté de trop de choses. C’est une lapalissade de dire ça, mais l’ambiance est vraiment pesante que ce soit les meurtres, le milieu de la prostitution, le quartier de Whitechapel, les dessins, les visions que prête Moore au personnage principal – c’est certainement un des trucs les plus flippants –, Sir William Gull – ah non c’est lui le plus flippant. Cette BD a reçu une avalanche de prix. La ballade dans Londres montre toute l’ampleur de la connaissance de Moore sur le sujet. Ça force le respect. On comprend mieux son énervement lorsque les studios hollywoodiens ont sorti cette stupide adaptation de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires. L’angle que choisit Moore semble étrange au premier abord car la première idée qui vient à l’esprit lorsque l’on imagine comment raconter l’histoire de Jack l’éventreur et d’écrire un polar une sorte de wodunit – j’ai appris ce mot en lisant Agatha Christie (cf. Le meurtre de Roger Ackroyd). Suivre les policiers sur la piste du tueur étudier les indices, le mode opératoire, bref mener l’enquête avec eux. Mais c’est bien mal connaître l’histoire car dans ce cas le lecteur se ferait balader comme eux et ça ne serait pas très agréable. Non il prend le partie de faire quelque chose de très simple. Il a une thèse et la démontre tout simplement sans suspense ni mystère pour le lecteur. Et c’est diablement efficace. Moore va donc nous démontrer de façon magistrale qui était Jack l’éventreur! Franc-maçonnerie, architecture, époque victorienne, toponymie, connaissance parfaite de Londres. L’adaptation en film avec Johnny Depp. Je ne peux pas en parler car je n’ai jamais voulu la voir avant d’avoir lu le livre – je vais quand même prendre le temps de me remettre de la lecture avant de le visionner sur Netflix. Les dessins d’Eddie Campbell peuvent paraitre moches et fouillis au premier abord lorsque l’on feuillette simplement ce gros livre dans une librairie – il faut dire que c’est dense. Mais ils se révèlent d’une efficacité redoutable lorsqu’il s’agit de représenter un point de vue, une ambiance – la voiture dans Londres, j’ai des frissons rien que d’en parler –, ou tout simplement la laideur des gens. Je ne vous cache pas que la lecture a été éprouvante, une fois le livre terminé je me suis empressé de le cacher dans un coin reculé de ma bibliothèque de façon à l’oublier pendant quelques temps. Netley, j’ai vu Dieu. Je me suis agenouillé devant lui et il m’a dit quoi faire. Et Gull le médecin dit: “Mais converser avec les Dieux, c’est de la folie”. Et Gull l’homme répond: “Alors qui souhaiterait être sain d’esprit ?”. ...

9 sept. 2018 ·  BD

Sillage T1-3

C’est en tombant sur le rayon de la série Sillage à la bibliothèque que j’ai eu la surprise de constater qu’elle comptait à présent 19 tomes ! J’en ai a peu près une dizaine à la maison et mon premier achat correspond à la découverte de la série au début des années 2000 – je dirais 2001. C’était la grande époque de la découverte des séries Delcourt, que de bons souvenirs Garulfo, De Cape et de Crocs … Et je dois dire que Sillage faisait partie de mes préférées. Je me suis évidemment mis en tête de relire mes vieux tomes. ...

13 mai 2018 ·  BD

Okko T1-2

Okko est un samouraï sans maître, un ronin – je fais mon malin dès le début en employant un terme technique. Pourtant, il n’est pas seul. Il est accompagné d’un bonze – et hop un autre pour dire moine bouddhiste – ayant un fâcheux penchant pour le saké et d’un personnage très énigmatique voire même assez effrayant. On ne sait pas si c’est un homme ou un démon. Pour ajouter au mystère, son visage est toujours caché sous un masque d’Oni – décidément les recherches sur Wikipedia m’auront donné du fil à retordre, ce sont des démons, des sortes d’ogres japonais – et l’on croit bien discerner des griffes au bout de ses doigts. Pourtant, les démons ne sont pas vraiment leurs copains. Ils sont même devenus le gagne-pain de nos trois amis qui se font payer pour les chasser et débarrasser leur client de leurs méfaits. ...

17 déc. 2016 ·  BD

Le jeu vidéo

Bastien Vivès est un amateur et connaisseur de jeux vidéos et plus particulièrement de Street Fighter – le design du titre reprend les codes du logo de Capcom, l’éditeur du jeu. Si le titre de recueil ne suffit pas à vous en convaincre, jetez donc un oeil à son travail, en tant que scénariste, sur LastMan. Il nous présente ici de courtes histoires qui se rapprochent d’anecdotes dans lesquelles – et nous y reviendrons – les dialogues tiennent une place prépondérante et dont le sujet central est bien évidemment le jeu vidéo. Les passionnés seront tout de suite plongés dans le bain, les autres risquent de ne jamais y entrer – autrement dit, si vous ne connaissez rien aux jeux vidéos, passez votre chemin. ...

10 nov. 2016 ·  BD

Éloge de la névrose en 10 syndromes

Le titre n’est pas trop engageant, mais ne vous y fiez pas. Leslie Plée parle de ses problèmes – disons les choses comme elles sont – avec tellement de légèreté et d’humour que ça devient un régal. Evidemment il s’agit d’une BD très autocentrée – on s’en doute – qu’elle parvient à rendre à la fois sincère et drôle. On se situe un peu dans le même registre que certains de ses collègues comme Boulet ou Margaux Motin, tout en restant bien différent ...

23 oct. 2016 ·  BD  ♥

Trois éclats blancs

La lanterne abritant le système Auguste Fresnel culminera à 76 pieds au-dessus du flot. Son signal lumineux sera: trois éclats blancs toutes les douze secondes. Tout le monde aura deviné qu’il est question d’un phare et l’emploi du futur nous laisse à penser qu’il n’est pas encore construit. En 1911, un jeune ingénieur arrive de la capitale dans un petit village breton pour mener à bien cette mission – il a été gâté pour sa première affectation. Le phare doit être construit sur le récif portant le nom éloquent de “Pierre Chauve”, mais il y a un petit problème qu’il va bientôt découvrir. ...

12 févr. 2016 ·  BD  ♥

Notes T9

Je ne peux pas m’empêcher d’acheter chaque nouveau volume des Notes de Boulet et voici déjà le #9. Je ne m’en lasse pas, c’est certainement parce que je dois vieillir en même temps que lui. D’ailleurs je commence à trouver que c’est écrit un peu petit tout ça. Monsieur Boulet, il faudra bientôt adapter le format à son lectorat qui ne tardera pas à dépasser allègrement la quarantaine. Est-ce que je continuerai à rire lorsqu’il se moque des types comme le passionné de Hard Rock ? Certainement, en tout cas, je l’espère. C’est vraiment dans ce registre sarcastique que je le trouve le meilleur, je partage souvent ses énervements, et ça fait du bien de savoir qu’un autre est aussi mauvaise langue que moi et qu’en plus il l’assume et ne se gène pas pour le dessiner. ...

22 nov. 2015 ·  BD

Une case en moins

Ellen Forney est une artiste, une dessinatrice de BD. A 30 ans on lui a diagnostiqué ce qui est référencé en tant que “Syndrome Bipolaire I, 296.4” dans le DSM IV (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) – autrement dit, la bible des psychiatres américains. Ce diagnostic explique l’alternance de phases survoltées (maniaques) et de phases de déprime. Elle démarre alors un traitement tout en étant obsédé par une chose. ...

10 nov. 2015 ·  BD

Notes T3

Encore du très très bon. Un cran au dessus du #2. Des moments d’anthologie que les trentenaires se remémoreront avec plaisir: les années 80, le Tang, la Belle des champs et autres joyeusetés. Mais, bien entendu, ce recueil ne se résume pas à ça. On retrouve les passages dédicaces, geek et le must, les énervements de l’auteur devenus désormais mythiques. Les Notes de Boulet sont comme les fraises Tagada, quand on commence on a beaucoup de mal à s’arrêter. Ici cependant pas de risque d’indigestion, ce n’est que du bon. Vous pouvez vous laisser aller et, selon les tempéraments, tout lire d’une traite ou les savourer une à une, un peu chaque soir pour vous endormir le sourire au lèvres – ou ne pas réussir à dormir secoué par des crises de rire irrépressibles. ...

7 févr. 2015 ·  BD

Le Grand Animateur

Pour fêter ou plutôt pleurer la fin de Donjon1, j’ai décidé de relire le tome le plus ancien dans le temps du Donjon, Le Grand Animateur. Il se déroule au niveau -400 quand un Donjon Potron-minet démarre à -992. Ce tome est un peu le Le silmarillion3 de Donjon, on y croise de très nombreux éléments fondateurs. Les automates (ils font même référence aux lois de la robotique), les objets du destin, le mal absolu, etc. L’histoire se déroule dans la famille de Herbert de Vaucanson, le célèbre canard. Ses ancêtres sont inspirés de l’inventeur Jacques Vaucanson – qui a vraiment existé lui – et qui construisit un canard automate – ce n’est pas une blague. ...

5 avr. 2014 ·  BD

Notes T8

Je suis un fidèle de la première heure du grand Boulet. Je possède tous les recueils sobrement intitulés Notes qui reprennent les billets publiés sur son blog depuis 2004 – j’ai même un autographe, le seul que je possède. Je me suis donc procuré le huitième tome dès sa sortie. Cet recueil est centré sur une performance à laquelle participe Boulet : Les 24 heures de la bande dessinée. Cet évènement a lieu chaque année lors du festival d’Angoulême et consiste a — comme son nom l’indique en partie – dessiner une BD de 24 pages en 24 heures. Ce n’est pas tout. A chaque édition sa contrainte à respecter. Par exemple, celle de l’édition 2013 était: ...

8 févr. 2014 ·  BD

Chroniques de Jérusalem

J’ai terminé la lecture des Chroniques de Jérusalem et je suis très agréablement surpris. L’histoire est celle de Guy Delisle dont la profession est – vous l’aurez deviné – auteur de BD. Il suit sa femme qui est médecin pour une ONG. Cette famille de québécois a donc l’habitude de séjourner à l’étranger, mais cette fois ils se retrouvent à Jérusalem. Malgré la couverture médiatique importante, personne n’est préparé au choc que représente la découverte d’une telle ville et d’un tel pays marqué par l’histoire, la guerre, le choc des cultures, des religions, des traditions. Cette découverte est très bien rendue dans le premier chapitre. L’auteur y retranscrit avec humour la naïveté de l’occidental découvrant ce pays déchiré. Puis, tout au long de ses chroniques, ou de ce qui pourrait être qualifié de journal ou de carnet de voyage, il décrit ses expériences sous forme d’anecdotes dans cet endroit où rien n’est “normal”. Il ne doit pas y avoir d’équivalent au monde et quasiment tout est source d’étonnement pour un occidental vivant en paix dans son pays. ...

23 nov. 2013 ·  BD

Meka T1

Graphiquement très réussi, le style de cet album est un hybride entre du franco-belge et du manga. Les dialogues sont réduits au minimum et même inexistants par moment. Il faut dire que la combinatoire entre les personnages n’est pas énorme puisqu’ils sont seulement deux: une fille et un garçon, un lieutenant et un caporal respectivement pilote et mécanicien d’un meka. Les mekas sont des robots utilisés comme armes dans une guerre qui oppose deux clans pour des raisons que le lecteur ignore. Le scénario ne vous fatiguera pas par sa densité, le moins que l’on puisse dire est qu’il ne se passe pas grand-chose. Ajoutez à cela l’ascétisme des dialogues dont nous avons déjà parlé et, si vous ne prenez pas le temps de vous attarder sur les beaux dessins, vous tournerez la dernière page après moins d’un quart d’heure. ...

4 oct. 2013 ·  BD

Pest T1

Je croyais cette série abandonnée depuis longtemps, tombée dans l’oubli comme bien d’autres victimes de la surproduction inondant mois après mois le marché de la bande dessinée. Et là, en ce début d’année 2013, surprise, elle renaît de ses cendres avec un second tome sortant près de dix ans après le premier. Possédant depuis quelques années la relique originale, je me suis fait un devoir de la relire afin de savoir s’il était raisonnable de céder aux sirènes de la collectionnite – suspense. ...

20 mars 2013 ·  BD

L'Art invisible

En bande dessinée, lorsque le dessinateur et le scénariste ont bien fait leur travail, paradoxalement ça ne se voit pas. Dans ce cas, on ne remarque pas une admirable transition ou des dimensions de cases particulièrement appropriées. Ce que le lecteur ressent reste au niveau de l’expérience de lecture, il va parler d’un rythme, d’une impression de fluidité. Bref on apprécie le résultat, l’effet produit et non les ficelles qui ont permis cette prouesse. C’est à cet endroit précis que réside l’art invisible et c’est tout le propos de Scott McCloud de nous montrer combien cet art, ce fameux 9ème art, est magique. Pour cela, il part de très loin en remontant le temps à la recherche des premières traces “d’art séquentiel” mais aussi et surtout à la source des processus complexes (cognitifs) mis en oeuvre par notre cerveau pour que la magie opère. Il insiste sur l’importance des blancs entre les cases — qui les avait remarqué —, ils permettent au lecteur d’imaginer ce qui s’est passé entre les deux cases, de faire lui-même la transition, de laisser libre cours à son imagination. Ce que je dis là est extrêmement réducteur par rapport à la justesse, à la pertinence et à la richesse de ce livre. ...

3 févr. 2013 ·  BD  ♥

La page blanche

Oh mon Dieu deux blogueurs BD ont fusionné pour donner naissance à un joli livre tout rose intitulé La page blanche. Le titre fait moins référence à la célèbre peur de l’écrivain ou du dessinateur qu’à la perte de mémoire, l’amnésie qui ne laisse qu’un vide. Combien d’histoires ont été écrites sur ce trouble tellement perturbant pour l’être humain ? Ne pas savoir qui l’on est, d’où l’on vient nous est parfaitement insupportable et nous empêche de savoir où l’on va. C’est donc un sujet de choix pour un conteur d’histoires. Dans ce type de récit elle progresse dans deux sens chronologiquement opposés. Plus elle avance dans le temps et plus le passé se révèle à la lumière des évènements vécus par le personnage. La protagoniste est une jeune fille perdue, seule sur un banc qui ne cesse d’écarquiller les yeux et de regarder en tout sens en se demandant non seulement ce qu’elle fait là mais mais qui elle est. Boulet – dont j’apprécie tout particulièrement le travail – est au scénario pendant que Pénélope Bagieu – dont je découvre l’oeuvre – s’occupe des dessins. Ces derniers sont tout à fait dans le style de Pénélope Bagieu – normal me direz-vous mais on aime ou on aime pas – et les couleurs sont un peu trop présentes, trop marquées à mon goût. ...

5 févr. 2012 ·  BD

Volunteer T2

Autant le dire tout de suite, j’ai été déçu par ce deuxième tome. Le charme du premier volume s’est évanoui pour laisser la place à une histoire plus classique rythmée comme un thriller mainstream. A la décharge des auteurs, il était difficile de poursuivre dans la lignée du premier tome une fois l’intrigue principale dévoilée. Même les dessins semblent un brin moins fouillés, moins appliqués – ou est-ce une impression générée par ma déception. On entre ici plus dans l’action pure il n’y a plus beaucoup de place pour la nuance et la surprise. Ce volume reste tout de même d’une qualité acceptable, suffisamment au moins pour avoir envie de lire la suite et la fin de cette série. ...

28 sept. 2011 ·  BD

Fanfare

Le thème de cette BD ne me disait vraiment rien, mais j’aime tellement les dessins et la façon de raconter des histoires d’Aude Picault que je me suis laissé tenter par ce petit volume. En gros, il raconte une fête qui est organisée chaque année par des étudiants des Beaux-Arts. Lors de cette fête, chaque bande se produit sous forme d’une fanfare. Attention, ce n’est pas très sérieux puisque la tradition veut que les bandes soient déguisées avec une tenue la plus originale possible. Pour le reste ça ressemble beaucoup à une fête d’étudiants ou à une feria: alcool et fiesta. Allez faire un tour sur la page dédiée sur le site d’Aude Picault si vous souhaitez vous faire une idée et accéder à quelques photos. ...

11 août 2011 ·  BD