Dans la forêt

Je suis un peu embêté par ce livre. D’un côté le début est plutôt réussi. Une histoire proche de la nature, l’apprentissage de la frugalité, la vie au rythme des saisons, l’autonomie. Et je me serais bien contenté de cette ambiance nature writing. Mais ce n’est pas le choix de l’auteur qui a décidé de pimenter son récit par des choix parfois surprenant auquel je n’ai pas toujours souscrit. La narration linéaire est liée à l’utilisation du procédé du faux journal intime tenu par l’un des protagonistes de l’histoire. Ce dispositif donne souvent des résultats décevants et c’est le cas ici. L’absence de chapitre qui découle de choix est aussi préjudiciable au rythme du récit. Bref, une déception qui m’incite à proposer des alternatives: ...

Les petits Monarques

Une BD post-apocalyptique pour enfant, quelle bonne idée ! Enfin, elle ne s’adresse pas qu’aux enfants, mais peut être lue par des enfants d’une dizaine d’années – on est quand même loin d’un Walking dead. Dans ce scénario de fin du monde, les gens meurent lorsqu’ils s’exposent trop longtemps au soleil. Pour survivre, ils se regroupent en communautés et se terrent dans des grottes, on les surnomme alors les enfouis. Mais Elvie et Flora n’ont pas abdiqué et on conçu un antidote et espère pouvoir trouver un jour un vaccin. La source de ces traitements est un papillon, le monarque qui a la particularité d’effectuer de longues migrations en traversant les États-Unis du nord au sud. ...

Metro 2033

Ce livre est fondé sur une particularité du métro de Moscou. Premièrement il est monumental, certaines stations ressemblent à des palais recouverts de marbre, deuxièmement ce métro a été conçu et construit en partie pour être un abris anti-atomique. La construction de la partie profonde de la ligne “Arbatskaïa” est terminée au début de la Guerre froide. Les stations profondes devaient servir d’abris contre les bombardements en cas de guerre nucléaire. ...

Le Grand Mort

Le grand mort est une série de bande dessinée en 8 volumes qui avait démarré en 2007 et vient d’être conclue l’année dernière, en 2019. J’ai eu la change de pouvoir les lire d’un trait ce qui permet de s’immerger dans l’histoire sans avoir à attendre plus d’une année entre chaque tome. Cette lecture en continue m’a permis d’effectuer une première constatation, en plus d’une dizaine d’années le changement dans les dessins n’est pas flagrant. Ils se sont certes affinés un peu avec le temps, mais à la marge, le tout restant très cohérent. Je commence en parlant des dessins car leur qualité constitue une porte d’entrée des plus accueillantes vers cette oeuvre. Même s’ils ne sont pas de Loisel ils sont tout à fait dans son style – le personnage de Gaelle est typique, elle ressemble un peu à la jeune Mara de La quête de l’oiseau du temps. Ils sont conventionnels – dans la sens ou ils devraient plaire au plus grand nombre, très travaillés et de grande qualité. Des couleurs vives, mais naturelles (utilisation de la couleur directe) viennent parachever ce travail visuellement extrêmement attractif. ...

11 avr. 2020 ·  BD

Outresable

J’ai trouvé Outresable à la bibliothèque et je l’ai commencé aussitôt rentré à la maison. Comme je m’y attendais, c’est de la SF pour la plage et en plus il n’y a que du sable partout – désolé la blague est nulle, mais je n’ai même pas fait exprès. Dans les faits, je n’ai rien contre un bon roman de SF pas trop compliqué à lire pendant les vacances. En quelque sorte, l’équivalent d’un polar que l’on lit distraitement entre une baignade et une partie de raquettes. On n’a pas toujours envie de lutter pour comprendre, de lire dans l’angoisse de rater un élément crucial parce que l’on a été dérangé pendant la lecture d’une phrase par la famille d’à côté occupée à sortir des canettes géantes de leur glacière, transportée jusqu’au bord de l’eau par un diable sur lequel elle se trouve encore. ...

Le monde englouti

Ce roman du mythique écrivain anglais James Graham Ballard dont le nom est souvent abrégé en J. G. Ballard est l’un des romans du cycle des Quatre apocalypses. Tous écrits dans les années 60, ils imaginent l’humanité confrontée à plusieurs fléaux: montée des eaux, tempête, canicule et fossilisation. Dans celui dont il est question ici, la montée des eaux est une conséquence d’un sujet qui est plus que jamais d’actualité: le réchauffement climatique – même si ici il est lié a des explosions solaires et non à la décision de Donald Trump. Il s’en suit une montée des eaux et l’établissement d’un climat tropical dans nos contrées européennes, les anciens écosystèmes tropicaux étant devenus inhabitables poussant l’ensemble de la population à un exode permanent, toujours plus au nord. La planète est recouverte d’eau. Les villes sont totalement immergées et seuls les sommets de certains immeubles ou de certaines tours émergent. L’ensemble de la planète a donc effectuée une remontée dans le temps. Elle se retrouve dans un état qui ressemble un peu à la fin de la période paléozoïque dominée par les poissons, les fougères et les reptiles. Certains en ont assez de fuir et préféreraient opérer un retour vers la nature, mais l’homme en tant que mammifère terrestre est désormais particulièrement inadapté à son environnement. ...

Silo T1

Actes Sud s’intéresse à la science fiction – c’est déjà une très bonne nouvelle – et vient de publier une intégrale consacrée à un petit phénomène de l’édition aux Etats-Unis, Silo. L’objet est très beau – j’ai une attirance pour les gros livres – et j’ai dû faire preuve d’une volonté de fer pour ne pas l’acheter immédiatement et attendre patiemment que le premier tome (sur trois) soit disponible à la bibliothèque. Et je n’ai pas regretté pour une fois d’avoir fait preuve de patience. ...