Suite(s) impériale(s)

En terminant la lecture de ce livre, j’ai quasiment bouclé celle de l’intégralité de l’oeuvre de Bret Easton Ellis – à l’exception de son recueil de nouvelles Zombies. Suite(s) impériale(s) est donc la suite – le jeu de mot du titre n’existe que dans sa version française – de son premier roman Moins que zéro. C’est une sorte de Vingt Ans après ou un bal des tête à la Proust. Avec les années et leur vies disons dissolue, ils ont dérouillé – l’argent peut parfois s’avérer nocif. ...

L’Axe du loup

Sylvain Tesson dans ce livre qui date de 2004 raconte son parcours qui l’a mené de la Sibérie (Iakoutsk) à l’Inde (Calcutta) en près de neuf mois. Pour cela, il s’est déplacé comme il l’indique “by fair means”, c’est-à-dire principalement à pied, mais aussi à cheval et à vélo en suivant ce qu´il appelle “L’Axe du loup”. En outre, cet itinéraire me fascine parce qu’il est en rupture avec la direction traditionnelle des mouvements humains dans cette région du monde. Les hordes nomades de la haute Asie se sont en effet déplacées d’est en ouest ou dans le sens inverse, au long des âges, sans quitter les bandes bioclimatiques latitudinales auxquelles elles étaient adaptées […] Il n’y a que le loup, créature en marge du monde, pour ne pas marcher dans la direction ordinaire. Les évadés, qui sont un genre de bête traquée, ont eux aussi emprunté cet axe conduisant du septentrion de l’Eurasie jusqu’aux versants de l’Himalaya, “l’axe du loup” … ...

Moi, Charlotte Simmons

Je ne sais pas pour quelle raison, mais je suis un grand fan d’un sous-genre littéraire – ce n’est pas péjoratif – relativement confidentiel portant le nom de campus novel et qui désigne – comme son nom l’indique – un roman se déroulant au sein d’une université. Je pense que tout a commencé avec les romans de David Lodge, la Trilogie de Rummidge, puis avec le livre de Donna Tartt Le maître des illusions, s’est poursuivi avec Le roman du mariage qui n’est pas dans le canon, mais s’en approche. Avec Moi, Charlotte Simmons par contre on est en plein dans l’archétype et c’est le grand Tom Wolfe qui s’y colle. Le dandy a promené son costume blanc sur les campus – il n’a pas dû passer inaperçu – afin de collecter, comme à son habitude, le matériel nécessaire à l’écriture de son livre. ...

White

L’idée – peut-être la seule de ce livre – est l’avènement de la pensée unique propagée, multipliée de façon exponentielle par les réseaux sociaux. Ce qui est le plus troublant c’est que ce n’est a priori pas téléguidé par un big brother central comme la génération de Bret Easton Ellis le pensait, mais par les gens eux-mêmes – peut-être est-ce l’application d’un schéma qui a été décidé par une intelligence centrale. Dans son livre, les manifestations de cette pensée unique sont multiples comme la culture du like traitant de troll toute voix discordante, on doit tous aimer la même chose – ou on se doit tous d’aimer la même chose. ...

La nuit a dévoré le monde

J’ai entendu parler de ce roman à la radio, en écoutant l’émission Le Masque et la Plume. L’excellent Arnaud Viviant en avait fait son coup de coeur de fin d’émission. Encore une fois, j’ai bien fait de l’écouter. Derrière ce beau titre se cache un roman de zombie. Ce sujet de la culture populaire est en passe de devenir un sous-genre dans la littérature tant la production est importante dans ce domaine et le succès croissant. Après les vampires, c’est le zombie qui fait vendre – pourtant il fait quand même moins rêver. Les livres ou les bandes dessinées finissent adaptés en film ou en séries télé: The Walking dead, Je suis une légende ou encore World War Z pour en citer quelques-uns. ...

Dr Fischer de Genève

Comme souvent chez Graham Greene on retrouve dans ce court roman de nombreuses références à la religion. Cette fois, elle sont mises au service de la description d’un homme oscillant entre Dieu et le Diable. Je ne suis pas le Christ et il n’est pas Satan; d’ailleurs, je croyais que nous nous étions mis d’accord pour dire qu’il est Dieu Tout-Puissant - mais j’imagine qu’aux yeux des damnés, Dieu Tout-Puissant ressemble beaucoup à Satan. ...

Jonathan Strange & Mr Norrell

Ce roman a un charme fou. Il est extrêmement fouillé et très bien écrit. L’idée de départ est originale et la réalisation ne l’est pas moins. Avec son style de narration, son vocabulaire, ses notes de bas de page, on le croirait tout droit sorti de la bibliothèque d’un vieux manoir anglais. Il est très long et l’intrigue n’est pas toujours très palpitante – c’est le meilleur (double) euphémisme que j’ai fait depuis que je rédige des billets. Même si certaines de ces longueurs font partie du charme, le roman gagnerait parfois à être plus concis – tiens encore un à moins que ce ne soit une litote cette fois. Il se prêterait très bien à une adaptation cinématographique car il réunit tous les ingrédients nécessaires – et il deviendrait du même coup bien plus digeste. Il est rare que je défende le cinéma mais il faut dire que parfois, comme pour Le Seigneur des Anneaux, il est capable de réaliser un travail d’utilité publique. ...