Quand sort la recluse

Au bout du 11ème volume des aventures du commissaire Adamsberg on a compris la mécanique des romans de Fred Vargas. Ce sont des enquêtes très décousues qui suivent une logique que même le commissaire – le seul en capacité de comprendre – a du mal à suivre. Il se laisse guider par son instinct. Il y a toujours la vie de la brigade avec ses personnalités bigarrées. Et enfin un élément étrange, souvent tiré d’une ancienne légende – ici la recluse –, sert de fil rouge. ...

Rendez-vous avec Rama

J’avais lu ce livre il y a une vingtaine d’années et j’en avais conservé une bonne impression – à tel point que je me souviens des circonstances de ma lecture, je n’en dirai pas plus. Je ne sais pas pour quelle raison j’ai eu envie de le relire – dans les faits ça équivaut à une première lecture car je ne me souvenais quasiment pas de l’histoire. Peut-être est-ce dû au fait que j’ai évoqué Arthur C Clarke lors de ma lecture des livres de Liu Cixin. J’ai donc mis la main sur mon exemplaire J’ai lu SF – à l’illustration de couverture au goût douteux – et c’est parti. ...

Le Fléau

En cette période de pandémie comment ne pas succomber à la tentation de se plonger dans Le Fléau de Stephen King histoire d’oublier tout ça le temps de quelques 1500 pages au format poche et de se changer un peu les idées en compagnie d’un joyeux drille comme ce bon vieux Stephen ? Il avait imaginé ce scénario avant qu’il ne débarque au cours de cette fameuse année de 2019 qui lui a donné son nom. Étant un peu américanocentré, le virus ne s’est pas échappé d’un laboratoire de Wuhan – je rigole l’enquête immédiate et scrupuleuse de l’OMS, réalisée en étroite collaboration avec des autorités chinoises à la transparence irréprochable, vient d’écarter définitivement cette hypothèse farfelue née dans le cerveau malsain de complotistes – mais d’une base militaire ultra-secrète des États-Unis – ne vous inquiétez pas je ne suis pas en train de divulgâcher, cette information est révélée dès les premières pages du livre. Et ensuite on connaît la mécanique, mais il l’illustre très bien. ...

Le Pistolero

L’homme en noir fuyait à travers le désert, et le Pistolero le suivait. Comment ne pas poursuivre la lecture après une telle phrase ? Une simple phrase qui provoque, telle une réaction en chaîne, une foule de questions. Qui est cet homme en noir ? Qu’a-t-il fait pour fuir ainsi à travers le désert ? Ce n’est pas particulièrement accueillant le désert, comment va-t-il faire pour s’en sortir ? Pourquoi est-il habillé en noir ? Ce n’est pas très pratique le noir dans le désert, tout d’abord on se fait facilement repérer – surtout lorsqu’un homme portant le nom de Pistolero vous suit – et puis il fait chaud car le noir absorbe le soleil. Ensuite on pense au Pistolero, quel drôle de nom. On n’a pas trop envie de se frotter à quelqu’un que l’on appelle le Pistolero. Bon enfin, je vais arrêter là, je pense que vous avez compris. ...

H.P. Lovecraft

Il s’agit bien d’un essai de Michel Houellebecq consacré à l’un de ses auteurs favoris Howard Phillips Lovecraft. H.P. Lovecraft est l’un des maîtres du récit fantastique et d’horreur. Dans ce court essai, Michel Houellebecq étudie l’homme et son oeuvre et cherche à trouver des parallèles. Ce n’est ni une biographie ni une étude approfondie de l’oeuvre mais un subtil mélange entre les deux pour n’en garder que le meilleur. Il évoque l’inadaptabilité sociale de l’auteur, ses difficultés avec l’argent et l’amour, deux sujets qui n’apparaissent d’ailleurs jamais dans l’oeuvre du novéliste de l’horreur. Il aborde surtout le problème du racisme de l’auteur catalysé par son séjour à New York où il a été forcé, à cause de ses problèmes d’argent, de côtoyer les plus modestes et notamment une part importante d’immigrés. Selon, Michel Houellebecq, ce racisme aurait nourri son oeuvre et en serait l’un des fondements. Dans les nouvelles de Lovecraft, c’est souvent un alter ego de l’auteur, par exemple un jeune professeur bien éduqué, qui est aux prises avec le mal – sous-entendu les étrangers. Cette hypothèse est corroborée par le fait que ce que Houellebecq identifie comme les “grands textes” – dont voici la liste classée par date de composition – ont été écrits après la période new yorkaise de l’auteur: ...

L'homme dans le labyrinthe

Le centre d’une planète dont les habitants ont, a priori, disparu est occupé par un labyrinthe. Véritable chef-d’oeuvre d’ingéniosité en matière de pièges, d’une complexité démoniaque, ce monument constitue un barrage inviolable qui protège le coeur de la cité. Pourtant un homme se trouve au centre de ce dédale. Un court roman de SF intelligent et original, une belle réflexion sur l’homme et ses travers. Même si ce livre possède un côté “aventure” assez plaisant, nous sommes ici bien loin du space opera. La SF sert une réflexion psychologique et sociologique d’où l’Homme ne sort pas grandi. ...