Lire !

Lire ! est un recueil de textes sur la lecture écrit à quatre mains par Bernard Pivot et sa fille Cécile. Cet ouvrage est agrémenté de photos et d’illustrations particulièrement bien choisies. J’aime habituellement ce genre de livres consacrés à la lecture en voici quelques exemples plus ou moins réussis Bouquiner Les vertes lectures Premier bilan après l’apocalypse Dernier inventaire avant liquidation Journal d’un lecteur1 Mais ici on a à faire à une succession de banalités. Sans le nom de Pivot ce livre n’aurait jamais été publié. Les seules parties dignes d’intérêt sont celles qui relatent les anecdotes du temps où Bernard Pivot animait l’émission Apostrophes2. A part ces maigres consolations, tout le reste de son contenu est insipide et la qualité des textes, utilisant des polices de caractères différentes en fonction de son auteur – le classissisme du serif pour Bernard et la modernité du sans serif pour Cécile, quelle originalité –, ne rattrapent pas la platitude des propos – notamment ceux tenus par Cécile Pivot. Il s’agit donc d’un livre objet à laisser trainer sur une table basse. ...

Le livre du roi

J’avais entendu parler dans un hors-série Le Magazine littéraire / Marianne daté de juillet 2013 d’un roman intitulé Le livre du roi. Ce n’était pas forcément une bonne chose car j’avais trouvé qu’ils en faisaient beaucoup avec leur dossier et que tout ça sentait un peu trop la propagande. Mais bon, je décide quand même de tenter l’aventure – c’est Le Magazine littéraire quand même. Je ne sais pas pour quelle raison, mais j’avais envie d’un roman un peu dans le genre que je nomme ésotérique. Même si ce n’est pas le terme idoine, il regroupe pour moi des romans allant de ceux du très élitiste Umberto Eco 1 à ceux du plus populaire Dan Brown 2. Des fois on a des envies qui ne s’expliquent pas. ...

Bookhunter

Je viens de terminer Bookhunter et ma déception est à la mesure de mon enthousiasme initial. Vous allez comprendre. Je trouvais l’idée du livre géniale. Une police des bibliothèques traquant les voleurs de livres. De plus, en feuilletant quelques pages, à moins d’être complètement réfractaire à ce style, on tombe sous le charme des dessins rehaussés par de belles couleurs sépias. Leur simplicité et leur dynamisme font merveille pour donner quelque chose de très moderne et très convaincant. ...

10 nov. 2013 ·  BD

84, Charing Cross Road

Le 84, Charing Cross Road est l’adresse d’une librairie de Londres à laquelle s’adresse Helene Hanff pour obtenir ce qu’elle a de plus cher, des livres. Elle est américaine vit ou survit de sa plume en écrivant des pièces de théâtre, mais surtout des scénarios pour la télévision. Ne trouvant pas – à prix abordable – les livres qu’elle recherche près de chez elle, à New York, elle s’adresse à cette librairie se trouvant de l’autre côté de l’Atlantique. A l’époque d’Amazon ce commerce longue distance paraît à la fois complètement fou et finalement très actuel. ...

Le livre des cris

Je le confesse, je n’étais pas emballé lorsque j’ai acheté ce livre pour ma fille. On m’en avait dit beaucoup de bien et j’ai accordé plus de crédits à ces avis qu’à mes aprioris. Bien m’en a pris puisque j’ai fini par être pleinement convaincu par ce livre. Examinons les raisons de ce revirement de situation. D’abord le concept. Découvrir les animaux via leurs cris – le “s” a son importance. Dans les faits, en plus de détailler les différents cris, il illustre et donne le nom de chaque animal mâle, femelle et petit. Ce concept assez simple et banal en apparence se révèle plus drôle qu’il n’y paraît lorsque les parents se lancent dans la reproduction de ces cris. Si ceux du chien et du chat sont à la portée du premier venu, le grognement du raton laveur ou le ricanement de la hyène sont d’un autre niveau et permettent aux parents de se ridiculiser en beauté pour le plus grand bonheur des enfants. Ensuite les dessins. C’est sur ce point que j’étais le plus sceptique et que mon avis a le plus radicalement changé. Le style non conventionnel de Soledad Bravi est reconnaissable et s’est révélé, au fil des lectures, de plus en plus séduisant. En jouant à fond la carte de la caricature – ce n’est pas le bon mot, mais je ne trouve rien de mieux – elle dessine des animaux différents, expressifs et souvent vraiment marrants. Ces dessins sont sublimés par l’apport des couleurs et ce sera le dernier point. Je trouvais la surabondance des couleurs pas vraiment esthétique. Elles constituent pourtant l’un des grands points forts du livre. Vives et percutantes, elles donnent vie aux dessins. La palette de couleurs d’un dessin est travaillée et joue sur les contrastes ou les camaïeux. ...

Bouquiner

Avis aux rats de bibliothèque, à ceux qui ont toujours un livre dans leur sac et une pile qui les attend chez eux, à ceux qui ne lisent pas que sur le siège de leurs toilettes ou chez le dentiste, bref à ceux qui aiment bouquiner. J’insiste sur le verbe bouquiner qui forme le titre du livre en marquant bien sa différence avec le verbe lire. Contrairement à lire qui est assez froid et impersonnel, bouquiner revêt une consonance affective et fait basculer immédiatement le propos dans le registre des sentiments. A entendre ce verbe sympathique on imagine un livre de poche écorné – disons un Folio ou un 10/18 – à la tranche jaunie et au dos fatigué d’avoir été tordu par des mains curieuses – il est vrai que l’on s’imagine mal en train de bouquiner un cahier des charges, un contrat ou une autre joyeuseté du genre. ...

L’urgence et la patience

Jean-Philippe Toussaint est un grand écrivain; voilà c’est dit. C’est peut-être aussi un grand réalisateur de cinéma mais je ne peux pas me prononcer car je n’ai pas vu ses films. Pour moi, il incarne les Éditions de Minuit. Son écriture est épurée, souple et agréable. Si je devais la caractériser de façon imagée, j’hésiterais entre deux visions qui pourraient paraître antinomiques. La première serait celle d’une mousse légère, aérienne bien qu’onctueuse. On prend plaisir à la savourer sans en subir la lourdeur. La deuxième serait celle d’un élixir, d’une boisson, peut-être d’un vin ou d’une eau-de-vie, quelque chose de travaillé, de distillé longuement. Il n’y en a pas beaucoup, on la déguste du bout des lèvres, par petite quantité, en la faisant rouler longuement dans sa bouche pour tenter d’en appréhender la complexité et la subtilité. Car l’une des choses que nous apprenons dans ce livre est qu’écrire ne s’improvise pas, il faut allier l’urgence et la patience. ...

Coeur d'encre

Et si le contenu des livres pouvait entrer dans la réalité … Voilà l’idée de départ de ce livre. Pour les amateurs, on n’est pas tout à fait dans le même registre que la série des Thursday Next de Jasper Fforde même si les thématiques sont proches. Leur point commun, elles mettent au centre de l’histoire les livres et la littérature. Si les romans mettant en scène Thursday la détective littéraire s’adressent aux adultes, la trilogie de Cornelia Funke est clairement destinée aux enfants. Le pari est réussi, l’histoire est prenante, les personnages sympathiques et on sent tout de suite que l’auteur aime et chérit les livres car ils sont omniprésents et sont l’objet de toutes les attentions. Même si la lecture est agréable, ce livre est toutefois à réserver aux enfants. Passé la curiosité et la bonne surprise du départ, j’ai abandonné la lecture avant la fin … ...