Emmanuel Carrère serait-il en train de concurrencer Christophe André sur son terrain ? J’ai beaucoup d’admiration pour lui – je parle d’Emmanuel Carrère sans dénigrer Christophe André – et je considère qu’il est, avec Michel Houellebecq, l’un des plus grands auteurs français de sa génération, j’ai aussi beaucoup de goût pour son travail et notamment pour ses derniers livres qui ne sont pas des romans – j’ai terminé mon disclaimer. Mais avec Yoga, j’ai eu la désagréable impression que ce livre n’avait pas de sujet, qu’il était un conglomérat, plus proche d’un journal – d’ailleurs les courts chapitres dont les titres s’enchaînent sans saut de page rappellent le format du journal –, fait d’un livre sur le yoga avorté, d’une expérience de la dépression vécue à un moment de la vie et de la confrontation avec le malheur à l’état brut, celui des réfugiés que l’on nomme aussi les migrants....