L’annulaire
C’est en écoutant une émission de radio consacrée à Françoise Nyssen récemment nommée ministre de la culture, que j’ai pensé à Yoko Ogawa. Pourquoi ? Parce qu’avant d’exercer ces hautes fonctions elle fut la directrice des éditions Actes Sud créées par son père. Il faut se souvenir que pour se faire une place parmi les grands, Actes Sud a d’abord misé sur un terrain relativement délaissé par ses concurrents, la littérature étrangère. Elle a su dénicher des auteurs de talent issus des quatre coins du globe et à l’instar de Paul Auster pour les États-Unis, Yoko Ogawa peut être érigée en digne représentante du Japon. Elle est au catalogue depuis le milieu des années 90 et comme pour Paul Auster, Actes Sud propose un recueil de ses oeuvres (une intégrale) disponible en deux volumes. Elle écrit des histoires où le fantastique s’insinue volontiers dans le quotidien un peu à la manière d’Haruki Murakami pour qui elle revendique une admiration et une filiation. Malgré des lectures enthousiasmantes du Musée du silence, de La formule préférée du professeur, je m’étais arrêté sur un décevant Parfum de glace et n’avais plus rien lu d’elle depuis plusieurs années. Je me souvenais posséder un fin volume grand format et je me suis donc mis en quête de L’Annulaire – ce qui ne fut pas chose facile. ...