Histoire de la violence
Dans son deuxième roman autobiographique, celui qui est devenu Edouard Louis raconte une expérience traumatisante qu’il a vécu alors qu’il s’était installé dans son propre appartement à Paris. Comme dans En finir avec Eddy Bellegueule il utilise plusieurs voix pour raconter son histoire1. Cette fois le procédé est un peu moins naturel puisqu’il fait parler sa soeur qui raconte une partie l’histoire qu’il lui a lui-même raconté. Et il insère dans ce récit sa version ou ses impressions de première main. Ce n’est pas du courant de conscience, mais du courant de parole. Pourquoi avoir choisi de la faire parler à sa place pour narrer des évènements qu’elle n’a pas vécu ? Simple procédé narratif visant à rendre le récit plus original, plus littéraire ? Je ne pense pas ou du moins ce n’est qu’une partie de l’explication. Il me semble qu’il a voulu ainsi rapprocher cette violence de ses origines comme si, malgré son nouveau statut et sa nouvelle vie, quelque chose le ramenait inexorablement vers la violence du monde dans lequel il a vécu son enfance. ...